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St-Cirgues-de-Malbert

La commune de St-Cirgues-de-Malbert fait partie du canton de St-Cernin et de l'arrondissement d’Aurillac. Elle est bornée au nord par les communes de Loupiac, Ste-Eulalie et St-Martin-Valmeroux; au sud, par celles de St-Illide et St-Cernin; à l'est, par St-Chamand et encore St-Cernin, et à l'ouest, par St-Martin-Cantalès. Elle est arrosée pat la Maronne, qui limite aussi Loupiac; la Doire, qui la sépare de St-Cernin; la Bertrande, qui parcourt la commune de l'est à l'ouest; le ruisseau de l'Hôpital, etc.

Sa surface territoriale est de 1,950 hectares, dont 850 hect en terres d'assez bonne qualité, mais partie en pente; 750 hect. en prés et pacages de bonne nature et bien arrosés dans le vallon; 150 hect. en bois, et 150 hect. en terres vagues, bruyères et rochers. Le sol est granitique et argileux dans les fonds et volcanique dans les parties élevées; il présente des masses de rochers de formes diverses et isolées.

La population se compose de 1,409 hab, pour 10 vil., 3 ham. et 213 maisons.

Le chef-lieu de St-Cirgues, situé dans le vallon de la Doire, est à 1 myr. de St-Cernin et à 5 myr. 1 kil. d'Aurillac. Ce petit bourg s'élève à l'extrémité sud de la commune. L'église est dédiée à St-Cirice ou Cyrique, enfant martyr en 305, et dont on possède des reliques qui furent visitées en 1621. Elle n'a de remarquable que son ancienneté et la richesse des dons qui lui ont été faits par les seigneurs du pays; elle appartient au style roman et avait le titre de prieuré. Géraud Labro fut recteur et prieur de St-Cirgues en 1392; Jean de Clavières, en 1440; Louis Clapel fut curé en 1626; Royer, en 1679; Antoine de Roueyre, en 1671. Les revenus du prieuré, de 1,400 liv., ayant été réunis à l'évêché de St-Flour, les évêques prirent, le titre de prieur» de St-Cirgues. Il en fut ainsi de Joseph d'Estaing, en 1705.

La terre de St-Cirgues relevait de la baronnie de St-Christophe, et le château que l'on voit aujourd'hui près du bourg en a remplacé un plus ancien qui fut brûlé il y a environ 150 ans. Guillaume de St-Cirgues, damoiseau, vivait en 1284; il en était coseigneur avec N. Jean d'Albars. Bernard vivait en 1296; il avait épousé Almodie, aussi de St-Cirgues, sa cousine, et acquit les rentes d'AIret, de Pierre d'Albars; elle fut veuve en 1311, et Géraud, son fils, fut seigneur d'AIret. Raoul de St-Cirgues fut seigneur dudit lieu et de la Fabry on 1308. Ces seigneurs prirent aussi le nom de Malfaras qui était celui de l'ancien château de Saint-Cirgues, construit à cette époque par Géraud ci-dessus et Rigaud. dits de Malfaras. Ils firent leur hommage, en l'année 132S, à la vicomtesse de Carlat. Pierre d'Albars fut coseigneur de St-Cirgues en 1368. Géraud de Malfaras, 2° du nom, fit en 1397 son hommage à Chatard de la Roche-Dragon, gouverneur de la vicomté de Carlat pour le duc de Berry. La même année, son fils, Aymeric de St-Cirgues, le renouvela au duc de Bourbon et d'Auvergne à cause de St-Christophe, et en 1402 à Jean de Montai, baron de Laroquebrou; Aymery vivait encore en 1415. Il avait épousé Delphine de Veilhan, fille de N. Antoine et de Jeanne de Montclar. Us eurent une fille, Antoinette de Malfaras, qui épousa N. Pierre de Pouzols et lui porta les fiefs de St-Cirgues, de Malfaras et de Serres.

Jean de Pouzols, Sr de St-Cirgues, fit en 1501 son hommage au duc de Bourbon, pour St-Cirgues, Malfaras et le Fayet.

La terre de St-Cirgues passa aux maisons d'Albars et de Gribaud, puis aux Giscard; elle fut vendue en 1645 par Jean de Giscard, fils de Pierre, chevalier, baron de Thidirac, à Jean de Levy, baron de Charlus, pour 13,000 liv. Il n'y avait alors que la masure du château déjà incendié; elle fut revendue ou échangée contre la terre de la Roche-Loupiac, avec N. Jacques de Chaumeil, dont les descendants devinrent seigneurs de St-Cirgues.

La famille de Chaumeil était ancienne ; Hugues de Chaumeil était bailly de la vicomté de Carlat en 1459 pour Jacques d'Armagnac. Antoine de Chaumeil eut de grands procès avec N. Henri de Chabannes, baron de St-Christophe, au sujet de la haute justice de la Roche-Loupiac, que conserva Antoine de Chaumeil, par arrêt du parlement en 1615. Il servit comme archer des gardes écossaises en 1618 et 1619.

Jacques de Chaumeil, frère de Jacques, époux d'Ayméc d'Escoraillcs, était seigneur de Fressinet et se distingua au service en 163S.

Jacques de Chaumeil, Sr d'Arnac, St-Cirgues, servit à l'arrière-ban et au régiment des gardes en 1622, sous M. de Noailles. Il fit pour lui et son frère ses preuves de noblesse à M. de Fortia, intendant de la province en 1666. Il décéda en 1679, âgé de 80 ans, et fut enterré dans l'église do St-Cirgues, à laquelle il fit de belles donations. François de Chaumeil, écuyer, seigneur de St-Cirgues, habitait au château neuf de Malfaras ou de St-Cirgues, qu'il fit construire, avec son père; il épousa en 1676 Marie de Castellas, fille de noble Jacques. Ce fut en 1690 qu'il fit bâtir le château actuel sur un plan assez vaste, mais qui n'a pas été terminé; il fut père de Jean-Baptiste de Chaumeil, Sr de St-Cirgues, qui épousa en 1710 demoiselle Françoise de Dienne Son neveu, Jean-Joseph, écuyer, Sr de St-Cirgues, épousa en 1731 demoiselle Anne André de la Ronade, fille de Jacques, Sr de la Jallène, et forma la branche des Chaumeil de la Jallène, près d'Apchon. Jean-Baptiste de Chaumeil mourut jeune et testa en 1628, ne laissant qu'une fille appelée Marie-Françoise. Elle épousa en 1733 N.-François Dubois. S'de St-Etienne et Chaumeil, et lui porta en dot la seigneurie de St-Cirgues et de belles rentes. Noble Ignace Dubois fut seigneur de St-Cirgues eu 1765 et épousa demoiselle de Gombarel, fille du comte de Bellegarde. Son père avait fait bâtir le presbytère de St-Cirgues et donné un jardin à condition que son domaine ne serait pas imposé. Le seigneur d'Anjony acheta en 1771 la terre de St-Cirgues pour la somme de 110,000 liv., et l'a conservée jusqu'à la révolution de 1789. (Voy. Apchon, St-Etienne.) Les villages et hameaux de cette commune sont:

Le Battut et Moulin, village sur la rivière de Bertrande.

Besse, gros village près du ruisseau de l'Hôpital, rive droite, vers Loupiac, et qui est érigé en succursale ; la chapelle est dédiée à N.-D.-de-la-Visitation; elle a pour deuxièmes patrons Saint-Freyre et Saint-Denis. Pierre Rongier, curé de St-Cirgues, par son testament de 1704, donna à cette église 100 liv. d'argent, des vases d'argent et le tableau de St-Freyre et St-Denis. St-Friar ou Freyre était reclus aux environs de Nantes en 157J. Il y a deux bonnes foires à Besse, les 18 juin et 9 octobre, surtout pour les moutons. Ce bourg a été récemment incendié et a éprouvé une grande perte.

Bourcenat, gros village sur le plateau, entre la Bertrande dont il est près, et la Doire. En 1558, N. Jean Deval, seigneur de Vernegeol, habitait Bourcenat avec N. Marguerite Delpuech, sa femme. Il vendit un domaine à son beau-père pour aller servir le roi.

4° La Croix, village habité en 1752 par Joseph de Pestel, écuyer.

Goute-Dial, village. Goute-Dial était à N.-Guy d'Albars. en 1509.

L'Hôpital, village avec une chapelle vicariale sous l'invocation de St-Jean, et dépendant de la commanderie de Carlat, de l'ordre de St-Jean. Le commandeur y avait un petit château avec une tour et un corps de logis. On y voyait un moulin situé sur le ruisseau de ce nom et au nord de St-Cirgues.

Malbert, village qui a ajouté son nom à celui de St-Cirgues et n'est pas éloigné du bourg. Il semble qu'il y aurait existé un antique édifice, si l'on en juge par les quelques ruines qui s'y trouvaient autrefois. En 1331, N. Eymery de Fontanges fit son fief à l'évéque de Clermont, pour les châteaux de Malbert et de St-Cigues.

Sluulin-de-la-Muurie, hameau.

Rouffilange. village sur la Bertrande.

10° Serres, gros village, jadis petit fief aux seigneurs de St-Cirgues; il occupe un plateau entre la Bertrande et le ruisseau de l'Hôpital, à l'embouchure de ce dernier.

11° Treymont, village sur le ruisseau de l'Hôpital.
12° La Vaissière, hameau.
13° La Varenne, hameau.
En 1728 il y eut une si grande épizootie à St-Cirgues et aux environs, qu'on ne put ensemencer les terres; elle se répéta, mais avec moins d'intensité, en 1732; on perdit cependant à cette époque tous les bestiaux de travail.

Il a été quelquefois question du château de Fahet qui était aux seigneurs de St-Cirgues, mais sa position est inconnue.

 

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