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Montvert.

 — La commune de Montvert fait partie du canton de Laroquebrou et de l'arrondissement d'Aurillac; elle est allongée du nord-est au sud-ouest.

Ses confins sont: au nord, la commune de Rouffiac; au sud, la rivière de Cère, qui la sépare de la commune de Siran; à l'est, le ruisseau de Cabrespine, placé entre elle et celles de St-Santin et de Laroquebrou , et à l'ouest, par le département de la Corrèze (St-Julien-le-Pélerin).

Sa superficie territoriale est de 1,150 hectares, qui se subdivisent ainsi : 300 h. en terres cultivées; 500 h. en terres et pacages; 150 h. en bois; 50 h. en châtaigneraies, et 300 h. en bruyères et terres vaines.

Les cours d'eau qui l'arrosent sont : la rivière de Cère, les ruisseaux de Cabrespine, du Vialard, de Roumès, de la Viale, d'Orgon, etc.

Sa population est de 493 habitants, répartis dans 4 villages, 6 hameaux et T8 maisons.

Montvert, le chef-lieu, à 6 kil. de Laroquebrou et à 2 myr. 8 kil. d'Aurillac, est un assez gros bourg, situé sur la route impériale de Tulle, au point où commence la descente vers Aurillac. Il y a quelques jolies maisons, surtout le long de 'la route.

Montvert était un prieuré dépendant de l'abbaye d'Aurillac et à la présenta-" tion de son abbé. L'architecture de son église est de l'ordre byzantin; de3 colonnettes, faisant le tour du chœur et du rond-point, la rendent remarquable. Elle est sous l'invocation de saint Géraud. Il y a une chapelle souterraine, dédiée à Notre-Dame-de-Pitié.

Furent prieurs de Montvert:

Frère Nicolas des Anges, en 1311 ; il devint ensuite vicaire-général de Guillaume, abbé d'Aurillac. Philippe de la Garrigue, en 1363 ; Pierre de Trémouille, eu 1474; Jean de Teissières, en 1492 ; N.-Nicolas de Gironde, en 1Ë01 ; Gaillard Penchardès, en 1540; Blandin de Vernyes, en 1565; Oratorius de Pouzols, prieur et seigneur de Montvert en 1568; il fut ensuite protonotaire du pape. Dom Vaurès fut prieur de Montvert et de Sainte - Catherine - en - Couture vers 1573; Annet de Nevers, en 1604 ; Jean de Pomeyrol, en 1608; Géraud Mirais, en 1615; Géraud Puyval. en 1655; Jacques de Gaches, seigneur de Couffey, en 1692; Jean Fleys, en 1722; Autre Jean Pomeyrol, curé en 1742 ; François Four lui succéda en 1743; Géraud de Leygonie , conseiller du bailliage d'Aurillac, en 1752; autre François Four en 1775.

Montvert avait un château dont il n'existe que des ruines; il y avait une chapelle en 1297. La famille de Sermur, originaire du Rouergue, déjà possessionnée en Auvergne, en 1341, posséda cette seigneurie jusqu'en 1539, qu'elle fut vendue sous pacte de rachat à N.-Jacques de Tournemire, d'Aurillac1 Jean de Sermur la racheta en 1554 ; mais ses enfants étant morts sans alliance, sa sœur, Jeanne do Sermur, mariée en 1574 à Louis de Fontanges, lui porta tous les biens de sa famille. Elle passa peu de temps après à Antoine de Roquelaure, du Rouergue, qui devint baron de Montvert. Cette terre passa dans la maison de Castries, en 1746, par mariage. Henri-Joseph de Giou, baron de Caylus, fut coseigneur de Montvert en 1739, et habitait dans le bourg.

Il existe au-dessous du bourg des souterrains assez vastes dont on ne connaît ni l'étendue ni les issues; la partie que l'on peut visiter est bien conservée. On pense que ces souterrains ont été construits du temps des Gaulois, et qu'ils ont servi de refuges lors des guerres; mais il est plus probable qu'ils furent consacrés aux cérémonies mystérieuses du culte druidique.

Les villages et hameaux de cette commune sont:

1° Bourrieu, hameau au sud du bourg.

Chavialle, hameau.

Croix-de-Bonnet, hameau.

Croix-de-Servières, village.

Dilhac, gros village sur un plateau qui domine les bois.

Estanion, hameau.

Malpas, hameau.

Montagne (la), village.

Violons (les), hameau; il existait au lieu dit la Bonnefosse , situé au nord et auprès de la route impériale. C'était un fief, avec un château, appartenant à N. de Montai.

Le prieuré de Griffouille, qui n'existait plus et dont la chapelle était en ruine en 1604, avait été érigé prés de Montvert. On croit que les seigneurs de Carbonmères en étaient les fondateurs. Il existait en 1203.

Ce prieuré, de l'ordre de St-Augustin, dépendait des chanoines réguliers de la congrégation de France, et, en 1693, de l'abbaye de la Couronne, d'Angoulême. Le sire de Beauclair était alors prieur de Griffouille. En 1734, ce prieuré appartenait à André-Nicolas Roalet, curé de St-Etienne-de-Marly , près de Paris. Ce prieuré avait des revenus très-considérables. On croit même que le château de Messac, près de Laroquebrou, en dépendait; le prieuré de Montvert lui-même et celui de St-Paul-des-Landes en faisaient partie. N. de Tissandier de Leignerolles, aumônier de M. du Barras, abbé d’Aurillac, fut le dernier prieur de Griffouille.

Il ne reste plus rien des bâtiments du prieuré; mais leur souvenir est présent dans le pays. Les bergers savent si bien qu'il a existé un couvent, qu'ils se pressent de rentrer leurs troupeaux lorsque, en temps d'orage, ils croient entendre le son d'une cloche sous l'étang de Griffouille.

Le sol est très-sabloneux et peu productif; les prairies sont d'assez bonne qualité. De nombreux troupeaux de moutons pacagent dans les bruyères.

Montvert était de droit écrit, relevant d'Aurillac.

Montvert fut taxé à une somme de 300 liv dans la répartition de la taille de l'élection d'Aurillac pour l'année 1696.

P. De C.

 

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