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Sarrus. — Cette commune comprend les anciennes communes de Mallet et de Magnac. Sa nouvelle circonscription dépend du canton de Chaudesaigues et de l'arrondissement de Saint-Flour. Elle est bornée au nord par la rivière de Truyère, qui la sépare des communes de Lavastrie et d'Alleuze; au sud, par la commune de Maurines; à l'est, par la rivière du Bex, située entre elle et Faverolles, et la sépare du département de la Lozère; et à l'ouest, parle ruisseau de Chalvet, qui coule entre elle et celle de St-Martial.

Sa superficie est de 2,220 hectares, savoir : 700 h. en terres cultivées; 700h. en prés et parages; 200 h. en bois, et 620 h. en bruyères et terres vaines.

Elle est arrosée par la Truyère, le Bex et le ruisseau de Chalvet.

La population de Sarrus se composait de 374 habitants; mais elle a été portée à 686 par la réunion des communes de Magnac et de Mallet qui a été faite avec elle, à l'exception de deux petits villages, la Glaive et le Tourral, réunis à la commune de Faverolles. Elle est répartie dans 11 villages, 4 hameaux et 132 maisons.

Le chef-lieu, Sarrus, n'est point habité. L'ancienne église, dédiée à saint -Martin, tombe en ruines; elle occupait l'extrémité ouest de la commune et dominait la Truyère. C'était un prieuré avec un petit chapitre qui dépendait de la cathédrale de St-Flour. La dime, dans cette paroisse, était du vingtième seulement. N. Valette en était curé en 1619; Bertrand, en 1760; autre Bertrand, en 1789.

Aujourd'hui, le chef-lieu de la paroisse est Fredefond, gros village dans la plaine, à l'est de Sarrus. Son église est nouvellement construite et sous le vocable de saint Martin.

Les villages et hameaux de cette commune sont:

Bastide (la), village près de la forêt de Mallet et de la Truyère. Il appartenait, en 1578, à N. Jacques d'Apchier, seigneur des Audiergues.

Besseire (la), hameau.

Bévenchal, village.

Brugeyre (la), village dans la plaine , qui dépendait de la commune de Magnac.

Champs (les), hameau. En 1461 , Guillaume de Cocural en était seigneur, et, en 1789, N. de Bosredon de Suggère.

Fau (le), hameau.

Fredefond, gros village, aujourd’hui le chef-lieu de la commune.

Magnac, ancien bourg et commune qui se composait, avant sa suppression, de 3 villages ou hameaux , 20 maisons et 90 habitants; il est situé sur le Bex. L'église était autrefois un prieuré sous le nom de St-Michel, et dépendait de celui de Lanjac. 11 fut donné, en 1131, au monastère de Sauxillanges par l'évêque de Clermont. Pierre Babula fut recteur de Magnac en 1296; Philibert de Ponsonnaille, en 1601 ; Gabriel de Chambeuil, en 1677; Philibert de Ponsonnaille de Chassan , en 1093; il devint archidiacre de St-Flour par suite du décès d'autre Ponsonnaille. Aujourd'hui, cette église, unie a Fredefond, est en ruines.

On voyait, dans la circonscription do Magnac, un fort sur le Bex dont il reste encore quelques traces. Là, se trouvait la seigneurie de Châteauvieux. Robert de Châteauvieux, seigneur de Magnac, vivait en 1004. Cette terre, qui avait titre de baronnie, a appartenu pendant plusieurs siècles à la maison d'Apchier. François de Bonafox, l'un des cent gentilshommes de la chambre du roi, était, en 1654, baron de Châteauvieux, Bellinay, Montagne, etc.

On trouve une fontaine d'eaux minérales près de Magnac , sur les bords du Bex. Elles sont ferrugineuses, et contiennent, suivant le docteur Verdier, de Chaudesaigues, du gaz hydrogène sulfuré mélangé au gaz acide carbonique,' des sous-carbonate de fer, de soude et de magnésie; elles sont en renom dans le pays et assez fréquentées.

Mallet était le chef-lieu d'une commune ; mais, comme elle ne comprenait que 3 villages ou hameaux, elle fut supprimée vers 1841 et réunie à celle de Sarrus. Elle était arrosée par le Bex et la Truyère , qui en formaient une presqu'île; elle dépendait auparavant de Sarrus pour le spirituel. Son église était dédiée à saint Nicolas , et sa cure était à la nomination du roi. C’était l'une des plus anciennes connues dans le Cantal; on la tiouve mentionnée au ixe siècle. Pierre Paul ou Puel donna, en 1200, au monastère de Saint-Flour, la vicairie de Mallet en arrière-fief et franc-aleu. Noble Guillaume Dubuisson, curé de Mallet en 1494, était prieur de Fontanet, près de Mende; Georges de L'Hôpital, parent du chancelier, fut prieur en 1357 ; N. Chassany était curé en I642.

Mallet avait un château construit entre Châteauneuf et Anglards, sur le ruisseau du Bex, près de son confluent avec la Truyère. Il faisait partie du mandement de Châteauneuf et fut, pendant un certain temps, réuni avec lui à la vicomté de Murat. (Voir la notice sur Murat.) Dès les temps les plus reculés, Mallet fut englobé dans la seigneurie de Châteauneuf, et possédé par les seigneurs de ce nom. Le plus anciennement connu est N. de Châteauneuf, qui fut convoqué parmi les principaux seigneurs du pays, pour la fondation du monastère de St-Flour, de 997 à 1004, par Odilon, à son retour de Rome, et qui donna son fief à l'établissement naissant. (Notice sur St-Flour, page 503.)

Mallet suivit les péripéties de la terre de Châteauneuf, sa suzeraine. De la maison de Châteauneuf-d'Apchier, il passa par mariage à Renaud, vicomte de Murat, qui fut forcé de le concéder aux comtes d'Armagnac et de Nemours, en 1435, d'où il advint à Charles de Bourbon, comte de Clermont. Hector de Beaufort devint seigneur de Mallet en 1478, par suite de la confiscation faite sur le duc de Nemours. Anne de France, duchesse de Bourbonnais et vicomtesse de Murat, fut dame de Mallet en 1494. Mallet rentra à la couronne avec le mandement de Châteauneuf. Il ne fut pas compris dans l'apanage du prince de Monaco, ni dans la vicomté de Murat, lorsqu'elle fut vendue à N. de Lastic, prieur de Bredon. Mallet appartenait à M. de Peguayrolles, président à mortier du parlement de Toulouse, en 1789, comme seigneur engagiste.

« Les Anglais, dit l'abbé Teillard, s'emparèrent, en 1387, du fort de Mallet, et le rendirent moyennant une somme d'argent. »

Le même historien écrit qu'après la prise du château de Peyre, les catholiques de l'armée de l'amiral de Joyeuse vinrent camper devant le fort de Mallet, dont s'étaient saisis les huguenots, s'en emparèrent et le rasèrent en 1590, comme étant une forteresse nuisible à ces contrées.

La justice de Mallet (écrit parfois Méallet) était du ressort du juge de Murat, et relevait de la cour d'appeaux de Vie.

Nous avons vu à l'article Meallet, , que la grotte où s'était retiré saint Calupau n'était pas parfaitement connue, et qu'il est possible qu'elle fût située dans l'ex-commune de Mallet.

10° Meyrial (le), village dont était seigneur, en 1320, Louis de Cocural.

11e Mourache (la), hameau.

12° Pouget (le), village sur le Bex et au sud de Magnac, dont jadis il dépendait.

13° Pradal (le), village.

14° Sandoulière, village au nord de Sarrus, prés de la Truyère.

15° Vieillard (le), village avec un moulin.

Il a existé, dans le XVI° siècle, près de Sarrus, un village nommé le Caumont, qui appartenait, en 1520, à N. Louis de Cocural Il vendit, conjointement avec sa mère et Hugues d'Espinchal, son beau-frère, les rentes de Caumont.

Le village de Fersac a existé aussi près de Mallet, en 1353.

Les terres cultivées sont d'un produit médiocre; les prés et pacages assez bons. La grande forêt royale de Mallet formait la majeure partie des bois de cette commune; elle avait, en 1674, 332 septerées.

La commune de Sarrus était en partie de droit écrit et en partie régie par la coutume, et relevait de Riom.

Le chapitre de Sarrus était uni à la sacristie de St-Flour et à la collation de l'évêque. La vicairie du même lieu, uni au chapitre de St-Flour et de la mensc du même, était aussi à la collation de l'évêque.

L'église de Magnac était à la présentation du prieur de St-Michel; le prieure de Mallet, à la présentation de l'hôtelier de la Chaise-Dieu.

Dans la répartition de l'impôt de 1696, pour l'élection de Saint-Flour, furent taxés:

Magnac, à 220 livres.

Mallet, a 310 livres.

Sarrus, à 870 livres.

Les trois anciennes paroisses sont réunies actuellement à Fredefond.

  1. . de C.
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