Aussi loin que nous remontions dans l'histoire d'Aurillac, nous y retrouvons toujours la vieille église Notre-Dame qui portait le nom de la ville; mais, pas un titre, pas un document écrit n'indique ni la date de sa fondation, ni les noms des fondateurs.
Cette église n'avait rien à voir avec Notre Dame aux Neiges. Devant la boutique Orange figure un cercle de pierres qui matérialise l'ancien emplacement de cette église.
Cette église, construite en partie sur l'emplacement de l'Hôtel-de-Ville actuel et de la place qui est au-devant, était grande, belle, en forme de croix et a trois nefs séparées par de légères colonnes. L'une de ces colonnes, assure-t-on, surmonte en ce moment la fontaine de la place Monthyon. Elle était précédée d'un clocher formant un porche ouvert de trois côtés et faisant face à la rue de la Marinie. A droite et à gauche, et le long des collatéraux, étaient les chapelles des confréries. Ces collatéraux ne se prolongeaient pas au-delà des bras de la croix; l'abside était terminée par le chœur et deux chapelles latérales. Outre les trois portes princi pales du porche dont j'ai déjà parlé, il y en avait deux autres, l'une à chaque bras de la croix. Cette église avait été détruite en 1569 par les protestants comme les autres monuments religieux de la ville, et ne fut réparée de manière à pouvoir y célébrer le culte divin qu'en 1605. M. de Lagarde, secrétaire du roi, lui fit don, cette même année, d'une statue de la Vierge en argent pesant 40 mars et de valeur de 1,200 liv.; elle fut reçue par contrat de Leygonic, notaire, du 21 décembre 1605. Les réparations extérieures de l'église et des clochers ne furent achevées qu'en 1613.
Ainsi, pendant trente-six ans entiers les habitants d'Aurillac avaient été privés de leur église paroissiale, et, après qu'on eut commencé d'y célébrer les offices divins, il leur fallut encore huit ans de travaux pour la terminer. Pendant cet intervalle de trente-six ans on avait été réduit à se réunir dans une autre église ou vaste salle, sise rue Trans-las-Parros, qui fut, depuis, convertie en jeu de paume. Cette église, dont nous ignorons absolument la destination primitive, était située sur l'emplacement occupé aujourd'hui par les maisons de MM. Majonenc, banquier, et Vigier, président honoraire du tribunal. Lorsque ces messieurs, il y a quelques années, réparèrent ces maisons, on trouva, dans le mur de refend qui sépare encore aujourd'hui la cuisine de M. Allgier de ses salons, les fenêtres ogivales de l'ancien édifice.
Cette église a été démolie en 1796.
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