Sur les serres et les sucs, sur le flanc des montagnes, A l’orée des forêts, même dans les rochers, La verte chevelure fermement accrochée Une odeur de genêt parfume la campagne.
Sous la brise et les vents, jolie mer ondoyante, Ces vagues de genêts en été ornés d’or, Sur les bords chemins façonnent un beau décor Et parent les communs de couleurs bien seyantes.
Asile pour lézard, cachette pour lièvre Les genêts aux temps chauds s’animent de grillons S’ornent de papillons, les guêpes par millions, Sur les fleurs à leurs pieds, butinent avec fièvre.
Dans les herbes, à l’abri, une flore modeste Mélange ses couleurs et mêle ses odeurs : La violette côtoie la fraise de splendeur Appréciée et goûtée comme un présent céleste.
Quand des pourpres et des ors tous les bois se décorent Et qu’autour des burons la colchique fleurit, Quand s’annonce l’hiver de neige et de ciel gris Le genêt sous l’écir devient plus fort encore.
Dans la nature ingrate aride et pourtant belle Des monts du haut Cantal forgés par les volcans, Les genêts que d’aucun voudraient mettre à l’encan, Sont comme l’Auvergnat d’une race immortelle.
Jean Baptiste Manhes
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