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Clément (St)

— La commune de Saint-Clément dépend du canton de Vic et de l'arrondissement d'Aurillac; elle s'étend, en formant une pointe, du nord-est au sud-ouest, et commence la longue et étroite vallée du Goul.

Elle est bornée au nord par la commune de St-Jacques-des-Blats; au sud, par celle de Jou-sous-Montjou ; à l'est, par Pailherols, et à l'ouest, par Vic et Thiézac.

Elle est arrosée par le Goul, le Goulèze et le ruisseau de St-Clément. Le sol est de nature volcanique, coupé de profonds ravins, surtout au versant sud da vallon. Sa surface est de 1,700 hectares, dont 400h. en terres cultivées; 1,100 h. en prés ou pâtures avec plusieurs montagnes à vacheries, et 200 h. en bois taillis surtout. Il y a peu de terres vagues; la fraîcheur du sol, d'où surgissent un grand nombre de sources, gazonne les terres plus ingrates. ~

La population de la commune de St-Clément est de 668 habitants; on y compte 7 villages, 12 hameaux et 98 maisons.

Le chef-lieu de St-Clément, à 7 kil. de Vic et à 2 myr. 5 kil. d'Aurillac, est un petit bourg situé à l'extrémité ouest de la commune. Son église, qui avait titre de prieuré, fut réunie au chapitre de N.-D.-de-Murat, en 1598, par Raymond Rouchon, évêque de St-Flour, et avec l'approbation du pape Clément VIII, par sa bulle de l'année 1600; en sorte que les dîmes et les rentes dues au prieur furent perçues par le chapitre, à la charge de payer un vicaire perpétuel. Il a existé une communauté de prêtres à Saint-Clément.

Etienne de Teysset fut prieur de Saint-Clément en 1445; il traita avec Guillaume Jouvenroux , official, prieur des Deux-Verges. Claude d'Obrier, et plus tard d'Ouvrier, fut prieur et recteur en 1486, puis conservateur du Carladès. N-Antoine de Montjou, en 1503 et 1530. N. de Murat était prieur en 1562. Guillaume La Roque fut recteur en 1586. Guillaume Amagat était prieur de St-Clément à l'époque de la réunion du prieuré au chapitre de Murat. Pierre de Beynes, curé en 1600, reconnaît devoir un chapon de rente à N.-Tristan de Bresons, seigneur de Massebeau et de La Roque, à cause de l'église et du cimetière de St-Clément, situés dans la justice dudit seigneur. On trouve Jean Julhes, curé en 1602; Pierre La Croix, en 1603; Antoine Boissy , en 1624; Guillaume Rocher, en 1665; Guillaume Fabre, en 1728 ; Louis Privat, en 1749, et Auzolles, en 1779.

La seigneurie de St-Clément a appartenu à la famille de La Roque : N.-Antoine La Roque, seigneur de Belvezet, l'était de St-Clément en 1540, et Pierre, son fils, en 1545. Ce fief passa dans la famille de Bresons, puis dans celle de la Volpilhère.

 

Les villages et hameaux de la commune de St-Clément sont:

Laborie, village.

Le Bot, hameau rapproché de Jou et au bas du plateau.

Confolent, hameau et ancien château qui a appartenu à la famille de La Roque; il n'offrait que quelques ruines et fut remplacé par une maison, en 1540.

Corbiéres, villages.

La Croux, village à mi-coteau, sur le chemin de Polminhac; il appartenait à N -Tristan de Bresons, seigneur de La Roque, en 1594.

Curebourse, hameau très-ancien et sur l'estrade ou vieux chemin royal d'Aurillac à St-Flour. Il y avait un péage perçu par les seigneurs de La Roque, en 1509. Il fut vendu au recteur de St-Clément, passa ensuite dans la maison d'Ouvrier de Morèze, par succession, et enfin aux seigneurs d'Escorailles de Roussilhe.

Lafage, hameau où l'on voit une jolie maison moderne, bâtie près des ruines du château de La Roque.

La Foncane, hameau.

La Fontorte, hameau.

10° La Game, hameau.

11° La Garrigue, hameau.

12° Goulèze, village vers le haut du vallon. C'est au-dessus, que la petite rivière du Goul, qui fertilise la vallée de Cropières, prend sa source; elle donne son nom au village.

13° Lollière, petit fief vers Thiézac qui aurait appartenu, en 1470, à N.-Pierre de Lollière, seigneur dudit lieu et en partie de Thiézac ; il fit construire près de ce bourg une tour qui en portait le nom. Antoine de La Vaissière fut seigneur de Lollière en 1503. Il paraît que Lollière fut engagé a Jean de Colonges, conservateur du Carladès pour la duchesse de Bourbon, qui prétendait à la seigneurie en 1521 ; mais Victor de La Vaissière, fils d'Antoine, la possédait en 1557 et y habitait. Antoine de Fontanges ou Annet, en épousant Catherine de La Vaissière, fille de Victor, devint seigneur de Lollière et vivait en 1586. Son frère, Nicolas de Fontanges, s'étant retiré à Brommat, en 1582, pour garder cette place au roi, il fut surpris par ceux de la religion réformée qui le tuèrent. Catherine de Sagnes ou de La Vaissière, sa belle-sœur, qui avait des intelligences avec eux, put retirer tous les papiers et titres de Nicolas, et les remit à Annet de Fontanges, seigneur de Lollière, son mari.

14° Le Mas, hameau.

15° Morèze, hameau et ancien château dont le nom est devenu historique dans les guerres de la fin du XVI° siècle; il a d'abord appartenu à la famille d'Obrier ou d'Ouvrier, et le château aurait été construit par Claude d'Obrier, conservateur du Carladès, en 1486, et prieur de St-Clément. Jean d'Obrier s'étant battu en duel, en 1571, avec un certain Lafon, beau-frère de demoiselle Antoinette de Conquans, fut emprisonné au château de Carlat; mais il obtint des lettres de grâce. Jean d'Ouvrier acheta les rentes de Sistrières en 1573 et fut coseigneur de la Ponetie. Une de ses filles du nom de Marguerite épousa, en 1580, N.-François du Pouget de Nadailhac , qui devint gouverneur du château de Carlat, maréchal de camp, chevalier des ordres du roi, seigneur de Marmiesse, Cabannes, etc. Ayant été calomnié auprès d'Henri IV, il fut arrêté à Aurillac et on voulut lui retirer la forteresse de Carlat; mais sa femme, Marguerite d'Ouvrier, refusa de la livrer et se défendit si vaillamment contre les troupes du duc de Noailles, chargé de s'en emparer, qu'il fallut traiter et composer avec elle. On reconnut alors la calomnie dont son mari avait été victime. (Voyez à l'article Carlat.)

M. du Pouget, seigneur de Morèze, eut plusieurs enfants, ent'rautres Raymond du Pouget, seigneur du Bousquet, et Jean, seigneur de Nadailhac, qui fut gouverneur de Carlat après son père, démissionnaire. Cette famille ayant fait des dépenses considérables, se trouva ruinée après la mort de l'ancien gouverneur du Pouget. En 1649, tous les biens furent vendus; ils consistaient, entr'autres, dans les terres de La Roque et de Morèze, et des montagnes à vacheries

Le château de Morèze avait une tour avec des degrés tournants ; elle était assez élevée; elle s'abattit en 1689. La propriété appartenait alors à Jean-Rigal d'Escorailles, comte de Roussilhe.

16° La Roque, surnommé les Arnali, village et ancien château sur la rive droite du Goul, à mi-coteau. Il a donné son nom à une famille qui a joui de quelque célébrité, et qu'il ne faut pas confondre avec celle de Roquenatou et de La Roquetoirax Au commencement du XVI° siècle, cette famille se divisa: la branche aînée habita Confolent, la cadette se fondit dans la famille de Curières. Nobles Jean et Nicolas de Curières, fils de Nicolas, habitaient le château de La Roque en 1473, tandis que Bertrand de La Roque habitait Confolent.

Une partie de cette seigneurie appartint plus tard a N.-Tristan de Bresons, seigneur de Massebeau, qui, ayant acheté la terre d'Azénières, la changea avec François de La Roque , en 1581. Par succession, le château de La Roque passa à la famille de Cassagne-Beaufort, marquis de Miramont, qui en jouissait en 1658, conjointement avec la famille de Bresons. Claude de Bresons, seigneur de Paulhac, Balzac, était baron de La Roque en 1683. Le marquis de Miramont a conservé cette seigneurie jusqu'en 1789. En 1749, on y voyait des promenades et des jardins. De belles rangées d'arbres séculaires avaient été coupées en 1746. On voit encore près du village, et sur un mamelon, les ruines du château de La Roque.

17° Roquevieille, gros village sur la rive droite du Goul et au-dessous de Saint-Clément; il appartenait à N.-Guyot de l'Arbre, qui en était seigneur en 1576.

18° La Roussière, village sur le Goul, en le remontant, au-dessus de St-Clément.

19° La Tuilière, hameau situé sur l'arête qui sépare les deux vallées du Goul et de Vic, mais dominant celle du Goul. C'était jadis un village; mais l'hiver y est si rigoureux et les neiges y tombent si abondantes, qu'il a été abandonné et se réduit à une auberge habitée en été. Les vicomtes de Carlat y avaient établi un péage à cause de la route impériale d'Aurillac à Saint-Flour. Une chapelle qui y avait été construite pour la commodité des villages voisins tombe en ruines.

 

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