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Moussages. — La commune de Moussages fait partie de l'arrondissement et du canton de Mauriac. Sa direction est de l'est à l'ouest. Elle est bornée à l'est par les communes d'Auzers et de St-Vincent; au sud, par celles de St-Vincent et d'Anglards; à l'ouest, par celle de Méallet, et enfin, au nord, parcelles de Trizac et de St-Vincent. Elle est arrosée par les rivières de Mar et de Marlhoux, et par de nombreux ruisseaux, parmi lesquels on remarque le Jélery, qui la limite avec la commune d'Anglards, et qui s'épanche par une vallée délicieuse et digne des beaux vers qu'elle inspira à l'un de nos plus aimables poètes:

Il est un lieu que j'aime, un vallon solitaire,
De mes rêves naissants, obscur dépositaire
Un rapide coteau dont le soleil couchant
De ses tièdes rayons colore le penchant;
Un antre que tapisse une mousse légère,
S'ouvre aux flancs d'un rocher couronné de fougère:
Planté par nos aïeux, un pommier y fleurit
Sous la ronce aux longs dards la violette y rit
Un bosquet parfumé par la fraise et la mûre
Cache l'oiseau qui chante et l'onde qui murmure,
Ruisseau qui, toujours frais dans les feux de l'été,
Coule voilé d'ombrage, et c'est là mon Léthé.
Au sein de ce vallon qu'un si beau soleil dore,
Que de doux souvenirs que ma pensée adore!
Oh! Combien de jours purs comme l'onde ont coulé
Aux flancs de ce coteau qu'enfant j'ai tant foulé!
Que de fois dans la grotte où la voûte surplombe,
Sifflante m'effleura l'aile de la colombe!
Oh! dans mes nuits encor je rêve que je bois
A la source sans nom cachée au fond des bois
Je me penche, glissant la main dans l'aubépine,
Pour surprendre le nid que protège l'épine;
Je poursuis l'écureuil sur le haut peuplier
Que mon poids sur l'abîme en montant fait plier;
Je courbe, eu m'y berçant, la branche obéissante
D'où roule en globe d'or la pomme jaunissante,
Et, tout petit encor, à peine de la main
J'atteins jusqu'aux rameaux pendant sur le chemin.
Que d'innocents plaisirs dans cette solitude
Quand les jeux de l'enfance étaient ma seule étude!

Les ans m'ont aujourd'hui créé d'autres besoins,

Et comme j'y serais occupé d'autres soins!

Mais dois-je le revoir, ce fortuné rivage?

Quand pourrai-je, parmi les fleurs de thym sauvage,

A pas lents m'égarer dans mon vallon chéri

Et m'oublier encor au bord du Jélery?

Je voudrais, sur les pas de son Homère antique,

Y conduire avec moi la Grèce poétique?

Je suivrais, aux accords des rustiques pipeaux,

Théocrite et Virgile y guidant les troupeaux,

Et, parfois emporté par l'audace lyrique,

Le vol indépendant de l'aigle pindarique:

J'y redirais les chants que David soupira,

Les cantiques si beaux que Sion inspira

Je verrais à côté de Job au front morose

Horace, en souriant, effeuiller une rose;

Sous un saule incliné par la brise du soir

Avec Chateaubriand, pensif, j'irais m'asseoir,

Ou, sur l'onde penché, seul avec Lamartine,

Rêver au bruit plaintif de la vague argentine !....

Mais, bords où je naquis, oh! si je vous revois,

Retrouverai-je encor mes rêves d'autrefois?

 

M. Maury. Epitre à M. le comte de Pontgibaud

 

Le sol de la commune de Moussages est généralement volcanique et d'une grande fertilité.

Sa surface est de 1,904 h. 46 a. 01 c, dont 1,877 h. 06 a. 96 c. de propriétés imposables, qui se subdivisent ainsi qu'il suit : terres, 749 h. 08 a. 74 c.; prés, 429 h. 21 a. 87 c. ; pacages, 400 h. 59 a. 34 c. ; bois, 148 h. 88 a. 62 c; jardins, 10 h. 67 a. 81 c. ; bruyères, 132 h. 07 h. 72 c. ; superficies bâties, 6 h. 54 a. 88 c., et 27 h. 39 a. 05 c. d'objets non imposables.

Sa population est de 1,041 habitants, répartis dans 1 bourg, 11 villages, 9 hameaux et 188 maisons.

Elle est traversée par la ligne de grande communication, n° 7, de Condat aux rives de la Dordogne.

Moussages, son chef-lieu, est éloigné de 15 kilomètres de Mauriac. Il est agréablement situé à mi-côte, sur le revers d'une montagne qui l'abrite contre les vents du nord, et est généralement bien bâti. Son église, dont il est fait mention dans la charte attribuée à Clovis, appartient à l'époque romane et doit remonter, à en juger par son portail, au XI° siècle; mais des réparations faites sans intelligence en ont altéré le caractère. On y voit deux chapelles, dont l'une, dédiée à sainte Barbe, appartenait autrefois aux seigneurs d'Argères, et dont l'autre, sous l'invocation de Notre-Dame-du-Rosaire, était la propriété des seigneurs de Valmaison. Cette église est sous le patronage de saint Barthélémy. Un usage fort singulier était autrefois imposé aux curés qui la desservaient : ils étaient tenus de donner à souper, la veille de la fête de ce saint patron, à tous les chefs de famille du bourg.

On doit citer parmi les curés qui se sont succédés dans le service de cette église, le prêtre Montfort, qui vivait dans le XVI° siècle et qui écrivit une histoire de Mauriac, mélange confus de vrai et de faux; mais d'où ressort la preuve qu'il avait à sa disposition des manuscrits précieux qu'on ne retrouve plus aujourd'hui.

Moussages a possédé une communauté de prêtres qui jouissait de rentes considérables; elle existait encore en 1615.

La seigneurie de Moussages a toujours été annexée à celle de Claviers.

La seigneurie de Claviers était une ancienne baronnie relevant, pour l'hommage, des évêques de Clermont. Elle était d'une grande importance, et on voit par son terrier qu'elle comprenait dans sa vassalité les lieux qui suivent:

1° Dans la paroisse de Trizac:

Les Bessonies, la Coste, la Chassaigne, le Chauvet, Laurichesse, Leybros, Lieuchy, Vrauzans et la Veyssière.

2° Dans la paroisse de Moussages:

Bacheluse, Fressange, la Bro, Algère, Jaillac, Moussages, en partie; Vareilles, Veysset, Montaleirol, Valens (fief), et Valmaison (fief).

3° Dans la paroisse de St-Vincent: Colture.

4° Dans la paroisse d'Anglards:

Bouisses, Chambon, le Cayre, Balliergues, Bagnat, Pon, Voleyrac, Maleprade et Espradel.

5° Dans la paroisse de Méallet:

Méallet, Clavières, la Vergue, Sourzac, Chabannes, Romananges (fief), la Lybertie, la Souleyre et Royres.

6° Dans la paroisse du Vigean: Moulin de Petit et Berty, Neyrecombe.

7° Dans la paroisse de Salins: Le Bouix (fief).

On doit faire la remarque cependant que toutes ces localités ne dépendaient pas d'une manière absolue et en totalité des seigneurs de Claviers; qu'il y avait dans chacune d'elles, ou au moins dans la plupart, des tenanciers qui dépendaient d'autres censives, telles que celles de Valens, de Val maison, de Montbrun, de Montclar, et qu'il devait s'y trouver aussi des possesseurs d'alleux exempts de tous droits et de toutes redevances. ,

Une maison de Claviers, d'ancienne chevalerie, posséda originairement cette baronnie. Elle tirait son nom d'un antique château bâti sur un escarpement de la vallée de Mar, au-dessous du village de Jalliac et vis-à-vis le bourg d'Anglards. Ses chefs se qualifiaient»de seigneurs de Claviers, de Vaumier, de Laurichesse, de Murat-la-Rabe et de Châteauneuf.

Le premier des seigneurs de Claviers appartenant à cette famille, que l'on connaisse, est celui qui prit part, en 1109, aux troubles qui éclatèrent dans le monastère de Mauriac, a l'occasion de l'installation de Pierre Balderie, doyen, par l'abbé de St-Pierre-le-Vif-de-Sens. Aymeric et Bernard de Claviers vivaient en 1278; Brun de Claviers approuva, en sa qualité de suzerain, une vente faite par Robert et Pierre de Marlho aux prêtres de la communauté de Mauriac, le 11 des kalendes de décembre 1275; le même eut, peu d'années après, une contestation avec le doyen de cette communauté, au sujet de certains droits de fief et de l'hommage de la terre de Claviers, qui se termina par une sentence rendue en 1297, et le samedi avant la Purification, par Géraud de Grossaldet, choisi pour arbitre par les parties, qui le condamna à rendre hommage au doyen. Le même Brun de Claviers figura parmi les principaux nobles de l'Auvergne, qui, en 1328, défendirent leurs priviléges contre les envahissements du clergé11 parait résulter de lettres de sauvegarde délivrées par le duc de Berry et d'Auvergne à Bertrand de Montclar, en 1375, qu'il avait embrassé le parti des rebelles lors de la guerre avec l'Angleterre.

Une branche cadette de cette maison était établie au château de Murat-la-Rabe, avant 1400. Antoine de Claviers, le dernier descendant de ce rameau, se voyant sans enfants, disposa, en 1401, de tous ses biens en faveur de sa femme, Isabeau d'Escorailles, avec substitution en faveur de Bertrand d'Escorailles, Son neveu, à la charge par lui de porter désormais le nom et les armes de Claviers.

La famille de Claviers cessa de posséder la seigneurie de ce nom vers la fin du XIII° siècle. Robert de la Tour, évêque de Clermont, en investit plus tard Bernard VI de la Tour, à titre de fief, sous réserve de l'hommage et avec défense de l'aliéner. Cette terre resta longtemps dans cette maison, et le duc d'Albanies. Jean Stuart, oncle et tuteur de dame de la Tour, en avait l'administration en 1520. Su pupille, Catherine de Médicis, en hérita de Madeleine de la Tour, sa mère, duchesse d'Urbin et femme de Laurent de Médicis, et la transmit à sa fille, Marguerite de Valois, qui la vendit au sieur d'Aligux. Cette terre importante passa ensuite dans la maison de Chaudenier, puis dans celle de Broglie, qui en était encore propriétaire en 1789.

Une tradition veut que le château de Claviers ait été incendié par une demoiselle de Claviers, poussée au désespoir par le refus que faisaient ses parents de consentir à son mariage avec un Montclar. Suivant cette tradition, elle aurait péri elle-même dans les flammes qu'elle avait allumées, en cherchant à leur soustraire une cassette de bijoux. Il ne reste aujourd'hui de ce château que des ruines presque imperceptibles.

A 150 mètres environ de ces faibles vestiges, on voit un oratoire dédié à la Vierge, dont l'image miraculeuse est en grande vénération dans le pays. Cette chapelle a autrefois servi d'église a un village, dont il est fait mention dans la charte attribuée à Clovis, sous le nom de Corbeyre, et qui était encore babité en 1523.

Moussages était en outre le chef-lieu d'une autre seigneurie distincte de celle de Claviers, bien qu'elle eu relevât. Elle était connue sous le nom de Fief de la Valmaison.

Ce fief était divisé en deux parties, qui chacune avaient des propriétaires différents. La première appartenait, au commencement du XVI° siècle, à une Catherine Mallet, qui la transmit à la famille de Meschin. Bertrand de Meschin, qui prenait la qualification de seigneur de Valmaison et de Romananges, la donna, en 1595, à sa fille Geneviève, en la mariant à Jérôme de Douhet, seigneur de Romananges. Une demoiselle de cette dernière famille la vendit, en 1759, à Pierre de Tournemire, représentant d'un rameau de la maison de ce nom, issu de Jean de Tournemire, dit Sabarat, et de Marguerite Deydier. Elle passa ensuite, par voie d'alliance, dans la famille de Fo. La seconde était, également, au commencement du XVI° siècle, la propriété de la maison de Tournemire, dont il vient d'être parlé. Elle entra plus tard dans la famille de Valens, par le mariage de Jean de Valens avec Jeanne de Tournemire, puis dans celle de Nozières-Montal, qui devait son nom à un château qu'elle possédait dans la paroisse de St-Martin-Valmeroux, par le mariage de Geneviève de Valens avec Gabriel de Nozières-Montal. Cette dernière famille en conserva la propriété longtemps, et la possédait encore en 1725.

Le château de Valmaison était situé à Moussages même et près de l'église; il fut remplacé à une époque fort reculée par une maison bourgeoise, distinguée des autres habitations par une simple tourelle.

Les villages et hameaux de cette commune sont les suivants:

Argères, village situé dans la plaine, au sud du bourg. Il était le chef-lieu d'un petit fief qui appartenait, dans l'origine, à une branche de la famille d'Estang. Ce fief passa ensuite par voie d'alliance dans la maison de Layac, qui en habitait encore le château en 1779.

Bacheruse, village situé sur les bords du ruisseau de Moussages.

3* Bois (le), hameau.

Celles, village. Il en est fait mention dans la charte attribuée à Clovis.

Chauleix, hameau. Un Jean Charles de Charlus, qui était, en 1587, homme d'armes du comte de Charlus, s'intitulait seigneur de Chauleix.

Col, village situé sur la rive gauche de la rivière de Marlhoux.

Fressanges, village situé sur la montagne. Un Guillaume de Langlade le possédait en 1636; il appartint ensuite successivement aux familles de Méallet, de Ribier et du Fayet de la Tour.

On voit à une petite distance de Fressanges les ruines du château de Grossaldet, qui a été le chef-lieu d'un beau fief appartenant, dans l'origine, à une famille de ce nom. Cette famille le porta par voie d'alliance dans la maison d'Estorailles, qui le vendit elle-même à celle de Montclar, on 1436. On croit que ce château, remplacé aujourd'hui par une maison de ferme, fut détruit lors des guerres contre les Anglais.

Jailhac , village situé au sud du bourg et dominant le profond vallon d'Anglards. Il a été habité par une famille de Méallet, qui était une branche de la maison de Fargues.

Labro, village situé à peu de distance d'Auzers.

10° Montanégrol, hameau. Il appartenait autrefois à la famille de Douhet de Veysset.

11° Morty, hameau.

12° Moulin-de-Moussages, hameau.

13° Planeval, village situé près de Claviers. Christophe de Méallet, donataire de Françoise de Méallet, sa tante, était seigneur de Planeval en 1695.

14° Prade (la), hameau. Il est remarquable par les magnifiques prairies qui l'entourent et qui ont succédé à une vaste forêt dite de Claviers, détruite en 1650.

15° Roumegoux, hameau.

16° Sous-la-Chapelle, hameau.

17° Valens, village situé dans la plaine et à la naissance même du vallon où s'écoule le ruisseau du même nom. On voit à Valens un château féodal qui a été le chef-lieu d'une seigneurie importante relevant de celle de Claviers. v

Ce vaste édifice se compose d'un grand corps de logis dont les ouvertures sont des croisées et des demi-croisées , et qui est flanqué de plusieurs tours rondes et carrées. Il est encore debout, mais négligé et inhabité depuis longtemps; il n'a dù sa conservation pendant plus d'un demi-siècle qu'à la prodigieuse épaisseur de ses murailles et à la solidité de sa charpente, et le moment approche où ces moyens ne seront plus suffisants pour le garantir de l'action du temps.

Valens a donné son nom à une famille d'ancienne noblesse et dont les chefs prenaient les qualifications de seigneurs de Valens, de Lieuchy, de Châteauneuf, de la Vialle, et de coseigneurs de Montclar et d'Anglards. Cette famille est connue par titres depuis un Hugues de Valens, damoiseau, qui fut témoin d'un échange conclu entre Hugues de Guilhem, d'une part, et Foulques et Pons de Montclar, de l'autre, le samedi après la fête de saint Hilaire, en 1293. Elle a produit nombre d'hommes distingués, parmi lesquels on peut citer Naudin , qui était, en 1440 , procureur pour le roi au bailliage des montagnes et juge de la terre d'Apchon; Robert, qui était, en 1480, commandeur de l'ordre de St-Jean-de-Jérusalem; Hugues, qui était, en 1474, bailli des montagnes pour le duc de Bourbon, et enfin Antoine, qui était, en 1531, lieutenant-général au même bailliage pour Catherine de Médicis, baronne de la Tour.

Cette maison s'éteignit dans le xvp siècle faute de descendance maie, et Geneviève de Valens porta la seigneurie de Valens dans celle de Nozières-Montal, par son mariage avec Gabriel de Nozières-Montal, survenu en 1544. Il en subsistait encore Cependant un rameau en 1759, dans la personne d'Etienne de Valens, qui avait épousé Anne de Monier, fille d'Israël de Monier et petite-nièce de Marguerite de Monier, baronne de Salers.

Cette terre passa ensuite, et vers 1683, dans la famille de Crussol, par le mariage de Madeleine de Nozières-Montal avec Alexandre Galliot de Crussol, marquis de St-Sulpice, et y resta jusqu'à la fin du dernier siècle.

A une petite distance du village de Valens, des fouilles pratiquées, il y a quelques années, ont mis à découvert un grand nombre de pierres taillées, de pans de murs de construction romaine et ornés de peintures, de fragments de poteries et de vases de verre, des ustensiles en fer, etc. On ne saurait douter que des recherches bien dirigées n'amenassent à des découvertes intéressantes, sur ce point singulièrement choisi, il faut en convenir, pour une villa de plaisance.

18° Vanille, village situé dans un vallon où s'écoule un ruisseau qui portait autrefois le nom de ruisseau de Mailhat.

19° Veysset, village situé sur le plateau qui sépare les vallées d'Anglards et de Marlhoux. Ce village, dont il est fait mention dans la charte attribuée à Clovis, était le chef-lieu d'un fief qu'une famille Guy possédait dès l'an 1400; une Antoinette Guy de Veysset le porta , en 1574, dans la famille de Douhet, qui le possédait encore il y fi peu d'années.

Le château de Veysset fut, dans la nuit du 30 au 31 août 1799,1e théâtre d'un fait qui a laissé quelques souvenirs dans la mémoire des habitants de la commune de Moussages, et que nous rapporterons ici.

La gendarmerie do Mauriac, suivie d'une quinzaine d'hommes de la garde mobile, vint l'investir pendant cette nuit dans l'espérance d'y arrêter MM. de la Salle de Rochemaure et M. de la Caussade, désignés comme émigrés.

Ces Messieurs s'y trouvaient en effet en ce moment. Réveillés brusquement par les aboiements des chiens et par le bruit que faisait le pas des chevaux, ils comprirent aussitôt ce qui se passait, et, s'étant habillés à la hâte , ils tentèrent de s'évader à la faveur de l'obscurité.

Mais, à peine eurent-ils fait quelques pas hors du château qu'on leur cria halle-là ! à haute voix, et qu'ils reçurent une décharge de coups de fusil, dont l'un des Messieurs de la Salle fut blessé à la cuisse.

Ces Messieurs ripostèrent à cette brusque fusillade en déchargeant sur les assaillants leurs fusils simplement chargés à plomb. Soudain hommes et chevaux, plus ou moins atteints, prirent la fuite et allèrent rapporter à Mauriac que le château de Veysset renfermait un grand nombre de rebelles qui avaient fait feu de toutes les fenêtres, et que les dames elles-mêmes qui s'y trouvaient avaient pris part à la lutte en chargeant les armes pour rendre la résistance plus active, résistance devant laquelle, vu leur petit nombre, ils avaient dû céder.

Cet événement, dont on rit beaucoup dans le pays, fut pris au sérieux par l'Administration départementale, qui rendit un arrêté portant ordre de traduire devant les tribunaux le citoyen de Douhet et ses deux fils, et le condamnant à une amende de 66,000 fr., dont 36,000 devaient revenir aux blessés. Mais cet arrêté fut cassé par le ministre de la police comme pris en application illégale de la loi des otages, et la révolution du 18 brumaire étouffa définitivement cette affaire.

La cure de Moussages faisait partie de l'archiprêtré de Mauriac, et était à la nomination de l'évêque de Clermont.

La commune de Moussages suivait la coutume et relevait d'Aurillac.

Moussages fut compris pour la somme de 3,200 livres dans la répartition de l'impôt de 1696, dans la prévôté de Mauriac dépendant de l'élection de St-Flour.

 

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