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 La commune de St Saturnin aujourd'hui

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Saturnin (st). — Cette commune fait partie du canton d'Allanche et de l'arrondissement de Murat. Elle est confinée au nord par Saint-Bonnet et Landeyrat, dont la sépare en partie le ruisseau de Pradiers; au sud, par Dienne; à l'est, par Vernols, Segur et le ruisseau de Lemmet, vers Dienne; à l'ouest, par Lugarde, Marchastel et Cheylade.

La superficie de son territoire est do 3,900 hectares, dont 650 h. en terres labourables ; 2,900 h. en prairies et pacages formant des vacheries; 50 h. en bois de fntaie, et 300 h. en terres vaines et bruyères.

Elle est arrosée par la rivière de Santoire, par les ruisseaux de Lemmet, de Pradiers, de Graules, de la Roux, etc.

La population comprend 1,307 habitants, répartis dans 20 villages, 13 hameaux et 261 maisons.

Le chef-lieu, St-Saturnin, à 2 myr. de Murat et à 1 myr 2 kil. d'Allanche, est un bourg peu considérable, assez mal bâti, mais situé dans un frais vallon, sur le ruisseau de Lemmet, un peu au-dessus de son confluent avec la Santoire.

L'église, d'nne construction très-solide, comme l'exige le climat, date de plusieurs époques; elle a pour patron saint Saturnin; elle est voûtée ; ses quatre chapelles sont sous le vocable de saint Georges, de saint Sébastien, de saint Roc et de saint Antoine. Celle de St-Sébastien appartenait aux seigneurs de' Peyrelade, celle de St-Roc aux seigneurs du Monteil, et celle de St-Antoine aux seigneurs de Combes. Cette église reçut des dons, en 1373, de Guyot do Latour, de François de Peyrelade, en 1632, et de François de Chalus, seigneur du Monteil, en 1638.

Les revenus de l'église, détaillés en 1728 à l'intendant de la province, par le curé auquel tous ces revenus avaient été abandonnés depuis plusieurs années, avec la condition de payer toutes les charges du prieuré, consistaient:

Revenus non affermés Néant.

Dîmes et rentes, grains 552 liv. 3 s.

CHARGES.

Portion congrue du curé et de son secondaire. . . 450 1.
Entretien de l'église, des vases sacrés, luminaire.. 20
Restait net 82 liv. 3 s.

La nomination de cette cure appartenait au prieur de la Voûte.

Les curés dont les noms restent sont : Pierre Amouroux, curé en 1437; Gilbert Roux, en 1570 ; Guillaume Gandilhon, en 1623 ; Jean Gandilhon, en 1626; il fit construire le presbytère en 1627; N. Tinel, en 1646; Jacques-Julien, en 1660; N. Forez, en 1665; N. Bally, en 1666; Jacques Monteil de Bles>.e, en !668; Pierre Monteil de St-Amandin, en 1676; il agrandit le presbytère; Jean de Sévérac de Segur, curé en 1708; Chapereyre de Marcenat, en 1752; N. Souliac, de Loupiac, en 1767; Besson de Marchastel, en 1774; Reynaud d'Apchon, en 1775; Roueyre de Fontanges, en 1786. Ce dernier fil des réparations très considérables à l'église et au presbytère.

La seigneurie de St-Saturnin relevait du comté d'Aubijoux; elle appartenait aux seigneurs de Peyrelade jusqu'à l'acquisition qu'en fit Guyon de Gouzel, de Jean de Peyrelade et de Guy de Salesse. Guyot la vendit, en 1573, à N. Pierre de Douhet d'Auzers, pour le prix de 9,000 livres, et ses héritiers en jouirent jusqu'en 1017, époque où autre Pierre de Douhet d'Auzers revendit St-Saturnin à N. Jacques Béraud de la Vaissière, pour 12,500 livres. N. François d'Amboise, comte d'Aubijoux, voulut user du droit de prélation sur cette vente, en 1618, ce qui fit naître des contestations. La famille de la Vaissière jouit de cette seigneurie jusqu'après 1679, où Jeanne, mariée avec Guy d'Anglards, seigneur du Rion, la lui porta en dot. Guy n'ayant eu qu'une fille, Françoise d'Anglards, la maria, en 1717, avec son neveu d'Anglards, seigneur de Nozeyrolle, et lui donna, en 1740, la terre de St-Saturnin. Son fils en était seigneur en 1763, et habitait le château de Combes en 1783.

Lés villages et hameaux de cette commune sont:

1° Béjoul, hameau.

Bellefond, hameau nouvellement construit.

Bellevezin, hameau et ancienne habitation sur la montagne; il est mentionné dans un acte de 1499. Il a appartenu à Henri de Salesse en 1602. Cette famille était fort riche, et, quoique bourgeois, ses membres possédaient une partie de la terre de St-Saturnin, celle de Combes, et étaient seigneurs de Bellevezin. Antoine de Salesse n'eut qu'une fille de Madeleine Chalvet de Rochemonteix; elle épousa en 1753 Michel de Vauchaussade, et lui porta Bellevezin en dot. Son fils épousa N. de Douhet de la Roche, et le gendre de ce dernier en est aujourd'hui propriétaire.

Boulaire (la), village au nord du bourg, dominant le vallon et adossé à une montagne ravinée par les pluies.

Borie (la), hameau.

Bussinie (la), village très-élevé, sur la montagne. On y voit une maison d'assez belle apparence qui appartient à M. Escailles, procureur impérial à Murat.

Chaumette (la), village près de la route de Riom à Allanche, vers Segur. On y remarquait une chapelle que fit construire, en 1704, Jean Sarrazin, prêtre de St-Saturnin. Elle est aujourd'hui en ruines.

Chazeaux (les), village sur le chemin de Segur, habité, en 1688, par Claude de Gouzel, seigneur d'Ambort.

Combes, hameau et château près du bourg, sur le ruisseau de Lemmet, avec une vue très-agréable sur le vallon. C'était un fief relevant d'Aubijoux. Le château, qui existe encore, était muni de tours, créneaux et mâchicoulis. Antoine de Salesse, mari de Gabrielle Commolet, en était seigneur en 1559. Jacques de Salesse fit, en 1639, un échange avec Claude de la Vaissière, seigneur de Revel, et lui céda la terre et le château de Combes. Jeanne de la Vaissière, fille de Béraud, porta Combes et St-Saturnin en dot, en 1683, à Guy d'Anglards. Antoine d'Anglards était seigneur de Combes en 1761. Son frère eut la seigneurie de St-Saturnin. Antoine ne laissa que deux filles : l'une d'elles, Françoise-Catherine d'Anglards, épousa en 1785 Michel-Henri Ferrand de Fontorte, de la ville de Riom, qui, étant devenu possesseur de la terre de Combes, la revendit à un spéculateur, qui l'a divisée en plusieurs lots. Le château en ruines existe encore.

10° Chez-Crouzil, hameau sur la hauteur.

11° Cuelles (les), hameau sur la rivière.

12° Devèze (la), hameau près de Soulages.

13° Fayet (le), village sur la montagne; il domine le ruisseau de Lemmet. Les eaux d'un petit lac très-profond, très-poissonneux et d'aspect romantique, vont se jeter dans ce ruisseau après avoir fait tourner un moulin.

14° Fumade (la), hameau.

15° Gardelles (les), hameau près du bourg. Il appartenait, en 1352, à N. Guillaume d'Auriac, damoiseau.

16° Maillargue», village qui domine la vallée de Segur. Il était surnommé des Cousserauds, pour le distinguer de celui près d'Allanche. Il était habité par Jean de Sévérac en 1626.

17° Marmiers, village dont la position est l'une des plus élevées de ces montagnes. Ses renies appartenaient, en 1489, à la famille Veschambre, de Salers ; elles furent vendues à Guillaume Commolet, veuf de N. Veschambre. Guy de Gouzel était seigneur de Marmiers en 1573 ; Jean de Rochemonteix du Cayre, en 1513.

18° Monteil (le), village avec les ruines d'un château qui relevait en flef du comté d'Aubijoux. La chapelle, placée à côté des ruines du fort qui avait survécu quelque temps, est aussi tombée en ruines. Le Monteil est situé au-dessus d'un petit vallon creusé par un cours d'eau qui va se jeter dans la Santoire , en aval de St-Bonnet. Cette seigneurie a appartenu à la famille de Bouschut, et ce nom avait été adjoint au sien. N. de Bouschut était, en 1285, juge de la seigneurie de Mercœur. Jaubert de Bouschut se révolta contre son père vers l'an 1400. Il pilla, à main armée, le château de Monteil. Son père le déshérita ; il partit alors pour l'Italie, y fit la guerre et y mourut.

Carbonne, sa mère, étant devenue veuve, épousa Guillaume de Védrines, qui fit rebâtir le château du Monteil au moyen des corvées fournies par ses vassaux. Autre Jaubert fut père d'Antoine, dont la sœur épousa, en 1423, Raymond Merle, seigneur de la Beaume, près de Mende.

La famille de Bouschut du Monteil avait pris le nom de Belvezer, dès 1400, par suite d'une alliance. GuilLot de Belvezer assista, en 1510, aux états généraux réunis à Riom pour la rédaction de la coutume.

Antoine de Belvezer fit faire de nouvelles constructions, en 1530, au château du Monteil, dégradé par les guerres et par vétusté. Antoine n'eut que des filles. Françoise, l'ainée. épousa en 1548 François de Chalus, qui forma ainsi la branche de Chalus du Monteil. Cette Françoise fit faire de grandes réparations au château, récurer les fossés, relever les remparts, et en construisit de nouveaux, â cause des troubles qui commençaient et de la guerre civile qui allait éclater.

Maurice de Chalus, seigneur du Monteil en 1587, eut de M. de Senectère, commandant de ces contrées, des lettres de sauvegarde pour le Monteil. l l servit avec distinction au siége d'Issoire, en 1590, sous M. de Messillac; il parvint à couper l'eau du moulin de la ville, ce qui causa un préjudice notable aux assiégés.

La famille de Chalus du Monteil s'était partagé cette seigneurie. Antoine, représentant de la branche cadette, acquit en 1702, de Charles, son neveu, la totalité de la seigneurie du Monteil. 11 n'eut qu'une fille, qui épousa en 172-t Joseph d'Oradour, seigneur de Sarlan, en Limagne. Elle jouit du Monteil quelques années; il revint après elle à la branche de Chalus de Cousan. Il passa ensuite à Charles de Fontanges de Cousan, qui le vendit, en I667, à N. Barthélemy d'Anglards, Sr de Combes. Cette terre fut morcelée par ses héritiers, et vendue à divers particuliers.

19° Nuits, village avec un moulin, dans la vallée de Segur. C'était un fief qui appartenait, depuis le XIII° siècle, au couvent d'Aubazine, duquel dépendait aussi le village de Roche. Il fut habité, en 1622, par Jean de Rochemonteil, seigneur du Cayre. Le mandement de Nuits et de Graules fut affermé, en 1739, par N. de la Briffe, abbé d'Aubazine.

20° Pailhers, hameau sur le Lemmet.

21° Pervers, hameau sur la montagne.

22° Peyrelade, hameau et ancien château situé sur les pentes du vallon de Lemmet, à l'aspect de l'est. Il est composé de tours rondes et d'un corps de logis. Il aurait succédé à une très-ancienne construction, si la pierre placée au-dessus de la porte et dont le millésime est 1012, en chiffres arabes, doit faire foi.

Les seigneurs les plus anciens connus datent du XV° siècle. Noble Hugues Lemmet, Alias de Peyrelade, en était seigneur en 1431. Il avait épousé Guise de la Vaissière, sœur d'Antoine, seigneur de Cantoynet. Peyrejade relevait d'Aubijoux en arrière-fief, et en fief, de Lugarde.

François de Peyrelade acheta, en 1601, la montagne de Carteyrou, où se trouve situé le château. Jean d'Estaing, seigneur de Lugarde, donna, en 1623, la haute justice de Carteyrou à François de Peyrelade, en récompense de ses services. Jacques de Peyrelade ayant fait de mauvaises affaires, la terre fut saisie en 1658, et vendue a N. François de Beaufort-Canilhac, qui devint ainsi seigneur de Peyrelade Il revendit cette terre avec le château fort et les dépendances, moyennant 11,000 livres, à Gaspard de Canilhac, vicomte de Laroche. Elle fut donnée en dot, au prix de 10,000 livres, à Jeanne de Canilhac, mariée avec François de Chavagnac. Etant morte sans enfants, Peyrelade revint encore à la famille de Canilhac, et Charles de Beaufort la vendit, en 1738, à Jean-Louis de,la Vaissière, seigneur de la Vergne. Elle appartient aujourd'hui à M. Grave.

On a conservé une légende sur le château de Peyrelade. Et quel serait celui de nos anciens manoirs qui ne nous fournirait pas la sienne, s'il nous était donné de nous asseoir a la veillée du village voisin, ou de converser avec la commère et le beau diseur du lieu?

Quant à celle qui nous occupe, la voici:

Il existait à Peyrelade un châtelain qui avait deux fils et une fille. Jacques, le fils aîné, devait succéder à son père dans la propriété de l'antique manoir; Lyonnel, le second fils, devait entrer dans l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem. Jean de Lastic était alors grand-maître de l'ordre; il était Auvergnat, ancien commandeur de Celles. Peyrelade avait eu des relations amicales arec lui, et comme Lyonnel était un grand et vigoureux garçon , qu'il avait la force de supporter le poids d'une pesante armure, et que son courage répondait à sa stature , son père devait penser qu'il obtiendrait de hautes distinctions par la protection du grand-maître. Quant à Gertrude, elle était laide, méchante, acariâtre et mal conformée. Elle était destinée au célibat; car personne ne se serait contenté d'un chapeau de roses pour une créature aussi disgraciée au moral et au physique.

Ainsi donc, Lyonnel reçut un jour l'accolade de son père, ses vœux pour sa fortune future et une petite somme pour se rendre à Rhodes , où était alors le siège de l'ordre.

Plusieurs années s'étaient écoulées. Le châtelain de Peyrelade vint à mourir, et Jacques, qui n'était pas encore marié, le suivit de près dans la tombe. Lyonnel devenait donc l'héritier de cette seigneurie; il devait renoncer a l'ordre des Hospitaliers pour perpétuer sa noble lignée. Les malheurs survenus dans sa famille lui furent mandés; mais, lorsque la lettre qui les lui annonçait arriva à Rhodes, Peyrelade ne s'y trouvait pas; il faisait partie d'une chevauchée entreprise en Palestine contre Amurat, Soudan d'Egypte , et il répondit à la lettre , quand il l'eut reçue, que son honneur de chevalier ne lui permettait pas de se retirer en face de l'ennemi, et qu'il reviendrait quand cela serait possible, honorablement.

L'expédition dont il faisait partie se prolongea plusieurs années encore, et, lorsqu'il revint à Rhodes, le grand-maître qui le tenait en haute estime à cause de sa bravoure et de ses qualités, le conjura de rester encore avec lui. En effet, Jean de Lastic concevait dans ce moment de grandes inquiétudes sur l'existence de l'ordre. Amurat, pour se venger des nombreux échecs que ses troupes avaient subis de la part des chevaliers, sur terre et sur mer, méditait une attaque contre Rhodes même. Vainement Jean de Lastic, prévenu de ces projets, avait envoyé Guillaume, son neveu, grand sénéchal de l'ordre, auprès des prince catholiques pour leur demander des secours; Guillaume avait été reçu par eux avec de belles paroles; mais ils étaient tous trop acharnés à se faire réciproquement la guerre, pour qu'ils voulussent consentir à se priver même d'une faible partie de leurs troupes. Le grand-maître voyait donc qu'il ne pouvait compter que sur les seules forces de son ordre ; il avait fait un appel à tous ses commandeurs et chevaliers, et quoique Lyonnel ne se fût pas fait recevoir, il ne pouvait abandonner ses anciens frères d'armes au moment du danger.

L'attaque qu'avait prévue Jean de Lastic eut lieu en effet. Le Soudan Amurat, avec des forces très-considérables, vint mettre le siége devant Rhodes. L'attaque et la défense furent également énergiques ; de beaux faits d'armes et de grands coups d'épée furent échangés de part et d'autre. Peyrelade se distingua parmi tous; il eut la gloire de sauver plusieurs fois le grand-maître, qui, malgré son grand âge, se trouvait toujours où le péril était le plus grand. Mais la valeur des chevaliers était telle, le massacre qu'ils faisaient des Sarrasins si désastreux pour l'armée du Soudan, qu'Amurat donna l'ordre, au bout de quarante jours, de lever le siège. Alors Peyrelade, couvert de gloire, au milieu des regrets universels, prit congé du grand-maître et se décida a revenir en Auvergne, n'apportant pour tout fruit de ses campagnes qu'une magnifique balafre que lui avait fait sur la figure un cimeterre sarrasin.

On était à la fin d'avril. Les premières feuilles du printemps commençaient à bourgeonner sur les hêtres. Vers le soir, un chevalier couvert de son armure, monté sur un noble destrier, descendait le col d'Entremont et se dirigeait vers le château de Dienne.

La nuit devenant sombre, la garde du château avait relevé le pont-levis de la première enceinte et baissé la herse, lorsque le chevalier s'arrêta sur le bord de la douve et sonna d'un petit cor qu'il portait avec lui. La garde prit les armes; le commandant vint faire une reconnaissance au travers d'une petite croisée garnie d'un panier â salade , et s'informa du nom du visiteur. Lyonnel relevant la visière de son casque, ne s'annonça que comme un croisé revenant de la terre sainte. Le baron de Dienne fut prévenu, et donna l'ordre de l'admettre dans le château. Un écuyer prit son cheval pour le mener dans les écuries, et un page, précédant l'inconnu, le conduisit dans une vaste salle du château où le baron de Dienne se trouvait, avec sa fille et une nièce, dans le coin d'une immense cheminée, assis auprès d'un grand feu, sur un coffre de bois en forme de fauteuil, et destiné en outre à contenir les provisions de sel de la maison.

Soyez le bienvenu, dit le baron à Lyonnel, qu'il ne reconnut pas d'abord. Vous venez de la terre sainte; je m'estime heureux de vous recevoir dans mon château; mais me direz-vous à qui je donne l'hospitalité? Noble baron, dit le chevalier , suis-je donc si changé que le fils de votre ancien voisin de Peyrelade ne soit point reconnu par vous. Il est vrai que je suis parti depuis plus de quinze ans, que j'ai passé par de rudes guerres, et que le climat brûlant de la Palestine a basané mon visage

Ah! vous êtes Lyonnel, ce jeune homme que j'aimais tant. Dieu soit béni de l'hospitalité que je vous donne ; mais il est tard, le souper est prêt, vous irez ensuite prendre quelque repos, car vous venez de loin, et demain vous aurez, certes, assez de faits â nous conter pour amuser ces dames et moi-même. J'aurai aussi à Vous faire part de ce qui s'est passé dans le pays pendant votre absence.

Le lendemain , lorsque toute la famille fut réunie , elle ne tarit pas sur les questions qu'elle avait A faire. Les deux jeunes filles surtout étaient dans le ravissement des récits de Peyrelade; la nièce du baron, Marie de Chambeuil, était profondément impressionnée et comme suspendue à ses lèvres. Mais aussi, qu'ils étaient grands et émouvants ces faits passés dans la Palestine ! ces combats entrepris pour la délivrance des lieux saints! Quels héros que ces saints chevaliers qui, pour le salut de leur âme, avaient abandonné leur patrie, les jouissances du foyer domestique, les douceurs de la vie du manoir féodal, pour aller, sur un sol étranger et lointain, braver toutes les privations, coucher sur une terre brûlante, exposer leurs jours au cimeterre des infidèles et aux pestes incessantes! Dès ce moment, le cœur de Marie reçut une atteinte dont elle ne se rendait pas compte; à son insu, la destinée de sa vie se trouvait enchaînée.

Cependant , le baron de Dienne prit à son tour la parole et dit : Sire chevalier, vos récits sont pleins de merveilles; mais il est juste qu'aussi je vous dise ce qui s'est passé chez vous depuis votre départ. Hélas! je n'ai que de tristes nouvelles à vous communiquer, et je crains bien que ce que j'ai à vous apprendre, non seulement afflige votre cœur, mais même vous présage des difficultés sérieuses.

Après la mort de votre père, suivie si promptement de celle de votre frère, Gertrude, votre sœur, ne tarda pas à répandre dans le pays la nouvelle de votre mort. Comme depuis nombre d'années vous n'avez point donné de vos nouvelles, la croyance générale est que vous avez succombé dans un pays d'où nous voyons revenir si peu de nos compatriotes. Vous n'ignorez pas que votre sœur a toujours eu la vocation du mariage. Comme héritière de la seigneurie de Peyrelade, elle espérait trouver un époux plus facilement; mais aucun de nos cadets de famille n'a osé affronter ses quarante ans, son mauvais caractère et sa laide figure ; enfin, un intendant du baron d'Aubijoux a tenté l'aventure il y a peu de temps; la perspective de posséder votre baronnie l'a fait passer par dessus tout, et, faute de mieux, votre sœur a dû se soumettre; mais personne dans la contrée n'a voulu assister à cette mésaillance; personne ne les voit, et la porte du château de Peyrelade depuis ce jour est fermée à toute la noblesse. Or, comme votre sœur n'a été épousée que pour sa fortune, il est à craindre que son mari ne veuille conserver cette fortune à tout prix , et j'estime qu'il serait prudent d'inviter Gertrude à venir vous trouver ici pour vous entendre avec elle, avant de vous risquer à vous présenter dans votre château. Il fut donc convenu qu'on lui écrirait pour l'inviter à venir au château de Dienne, où des intérêts de la plus haute gravité rendaient sa présence nécessaire.

Cette invitation d'avoir à se présenter dans le plus court délai possible au château de Dienne, jeta du trouble dans l'âme de Gertrude. Elle eut aussitôt le pressentiment qu'il pourrait être question de son frère, et elle se promit bien intérieurement de nier son existence, à moins qu'elle ne pût faire autrement.

Il y avait plus de quinze ans que Peyrelade était parti; il n'en avait que dix-huit quand il se rendit à Rhodes, personne ne devait plus le reconnaître dans le contrée. Aussi, quand sa sœur vint à Dienne, qu'elle fut mise en face de Lyonnel, elle se refusa obstinément à voir en lui son frère. Vainement Peyrelade lui rappelait les souvenirs de leur enfance, les détails les plus minutieux du jeune âge, Gertrude ne voulut rien admettre et se retira en le qualifiant d'intrigant et d'imposteur. Ce n'est pas qu'elle ne l'eût bien reconnu  mais comment avouer à son mari le retour de son frère; comment éviter les suites de sa brutalité, quand il saurait qu'il allait être dépouille de cette seigneurie qui le rendait si orgueilleux. Cependant il fallut se résigner; le résultat de son voyage à Dienne fut communiqué, et nous verrons plus tard quelles furent les résolutions que les deux époux concertèrent ensemble.

Revenons au manoir de Dienne.

L'accueil plein de cordialité que recevait Lyonnel n'était pas de nature à lui faire désirer de s'éloigner. De plus, il se sentait, lui aussi, entraîné par un sentiment mal défini vers Marie de Chambeuil. Cette jeune fille était si douce sa vertu si aimable, qu'il était tout naturel de l'apprécier comme elle le méritait. Un accident vint éclairer nos jeunes gens sur leurs sentiments réciproques. Un jour, les deux jeunes femmes se promenaient dans une prairie au-dessous du château avec Lyonnel. Une vache devenue furieuse par la vue d'une écharpe rouge que portait Marie , fondit sur elle et la renversa; quoique Peyrelade eût saisi la vache par les cornes et l'eût couchée par terre avec la rapidité de l'éclair, elle avait eu le temps de frapper la jeune fille, et celle-ci dut être transportée au château où elle garda la chambre plusieurs jours. Un jour où elle se trouvait seule avec Lyonnel, leurs sentiments réciproques éclatèrent; mais Marie dit à Peyrelade : Vous savez que je n'ai point de fortune, que je dépends de mon frère et du baron de Dienne, mon tuteur. Faites vos réflexions, adressez-vous à eux; car, malgré tout l'attachement que je vous porte, vous n'obtiendrez jamais ma main sans leur consentement.

Lyonnel, alors au comble de la joie, se berça du plus riant avenir ; car il ne doutait pas qu'une fois en possession de son héritage, Chambeuil, son ami d'enfance, et le baron ne consentissent à son union avec Marie.

Les heures s'écoulaient ainsi dans la vie la plus douce ; cependant Lyonnel comprit qu'il était temps de rentrer dans ses possessions; il prit jour pour se rendre au château de Peyrelade, et le chevalier de Chambeuil voulut l'y accompagner. Mais quand il se furent mis en marche, un exprès arriva en toute hâte pour avertir le chevalier que sa femme venait d'être prise par une indisposition subite, qu'elle réclamait sa présence, en sorte que Lyonnel dut continuer seul son voyage.

Arrivé au château de Peyrelade, il demanda à être introduit; il fut conduit dans la salle; mais sa sœur, qui l'avait aperçu, se hâta de se cacher; son beaufrère vint le recevoir. Il mit tant de courtoisie, tant de prévenance dans son accueil, que Lyonnel se reprochait intérieurement de l'avoir jugé si défavorablement. L'absence de sa sœur fut justifiée par la nécessité où elle s'était trouvée de se rendre à Murat pour une affaire pressante; d'ailleurs elle ignorait le jour de son arrivée; mais elle serait de retour le lendemain.

A l'heure du coucher, Peyrelade fut conduit par son beau-frère jusqu'à la chambre qui lui était destinée, et reçut ses souhaits affectueux pour une bonne nuit et le repos dont il avait besoin après un voyage.

Lyonnel, après s'être couché, s'était endormi avec peine. Que de changements dans sa maison depuis son départ! Son père, son frère étaient morts, sa sœur mal mariée; lui-même, que de périls, que de souffrances n'avait-il pas essuyés, et, dans ce moment encore, ne pouvait-il pas craindre des difficultés pour rentrer dans la possession des terres de sa famille ! Préoccupé de ces idées, il se laissait aller au sommeil, quand, tout-à-coup, il crut sentir ébranler son lit; une trappe s'ouvrit, et, au même instant, il descendit avec rapidité dans une pièce souterraine. Plus de doute ! non seulement on en voulait à son héritage, mais même, pour l'assurer, on allait attenter à sa vie. La trappe avait été refermée avec soin, l'ouverture de la voûte murée. Il était donc enseveli vivant dans un tombeau. Cependant, le lendemain, il vit descendre par une petite ouverture un panier contenant des vivres, du papier, une plume avec un écrit dans lequel on lui signifiait d'avoir à signer la renonciation à ses droits sur la seigneurie de Peyrelade, sinon il ne reverrait plus le soleil. A chaque renouvellement de provisions, la même injonction était reproduite; mais Lyonnel se refusait à y souscrire.

Deux mois s'étaient écoulés dans cette captivité; Lyonnel, impatient de recouvrer la liberté, réfléchit qu'avec les menaces écrites qu'il avait en sa possession, une fois élargi, il lui serait facile de faire annuler des actes d'abandon extorqués par la violence. Mais comment empêcher que ces actes ne lui fussent arrachés? Il prit la résolution de les cacher, et pour en venir à ce résultat, n'ayant aucun instrument propre à faciliter son dessein, il prit une pierre tombée dans son cachot lorsqu'on avait rétabli la voûte, et chercha à faire un trou dans le mur; mais il était trop bien bâti à chaux et à sable, et il ne put l'entamer. Enfin, en frappant sur toutes les parois, il atteignit un endroit où le son était plus clair. Oh! trait de lumière, Lyonnel se rappelle qu'il existe un souterrain dans le château; que l'ouverture en est fermée par un mur peu solide. Nul doute ! il a trouvé cette entrée. Son énergie redouble, et après un jour de travail, il aperçoit quelque lueur dans une espèce de cave voisine; il a trouvé le souterrain!

Lyonnel prit alors toutes ses dispositions; il attendit l'instant où le panier contenant les vivres et le luminaire serait descendu, et aussitôt qu'il l'eut reçu, il se mit immédiatement en route. Enfin, après avoir erré pendant plusieurs heures, il arriva vers une grotte qu'il reconnut à l'instant même, parce que dans son enfance elle lui avait inspiré les plus vives frayeurs. Elle était nommée la Grotte du Loup-Garou, et les plus sinistres histoires étaient racontées sur elle. Sortir de cette grotte à l'entrée do la nuit, pour éviter toute embuscade et se diriger au milieu des ténèbres vers le château de Dienne, tel fut le plan auquel s'arrêta notre prisonnier. Au point du jour il était en sûreté dans le château. Il fut convenu que son évasion serait cachée pendant quelques jours, afin de mieux assurer le châtiment des coupables.

Cependant Gertrude et son mari ne s'étaient pas attendus à une résistance aussi longue. Non seulement ils en étaient contrariés, mais même ils commençaient à en concevoir quelque inquiétude ; ils avaient bien, il est vrai, donné la liberté au cheval de Lyonnel et l'avaient chassé à coups de fouet vers le château de Dienne pour faire croire à quelque accident ; mais le corps n'avait pas été retrouvé, et cette précaution , au lieu de détourner les soupçons, les avait fait naître, au contraire. Grande fut donc la joie à Dienne lors de l'arrivée de Lyonnel. Son histoire fut bientôt dite, et il fut convenu que le chevalier de Chambeuil partirait immédiatement pour Murat, ferait part de tout au prévôt royal et demanderait un ordre d'arrestation et des forces pour l'exécuter, contre les coupables habitants du château de Peylerade.

Nous avons dit que Gertrude et son mari avaient conçu des craintes par suite de la résistance de Lyonnel. Déjà son beau-frère roulait de sinistres projets dans sa pensée. Gertrude s'y opposait de toutes ses forces, ne voulant pas tremper ses mains dans le sang de son frère; mais elle redoutait pour elle-même la violence de son mari. Un jour où le mari et la femme étaient en discussion sur ce sujet, ils furent entendus par deux domestiques qu'ils n'avaient pas aperçus. Néanmoins, malgré les menaces les plus brutales, Gertrude avait continué à porter à son frère ses aliments ordinaires.

L'ex-intendant devait croire à la mort de son beau-frère, lorsqu'une troupe armée et à cheval se présenta , au nom du roi, devant le château qui fut investi de toutes parts. Personne ne pouvant fuir, Gertrude et son mari durent se rendre; mais quel ne fut pas leur étonnement, lorsque Lyonnel se présenta devant eux accompagné de MM de Dienne et de Chambeuil.

Les coupables et la victime étaient en présence ; nier était impossible. Les domestiques furent interrogés; ceux qui avaient entendu la conversation de Gertrude et de son mari témoignèrent en sa faveur sous le rapport de l'assassinat. L'ex-intendant n'était point noble, le prévôt le condamna à être pendu. Un arrangement eut lieu pour Gertrude; elle dut renoncer au monde et entrer dans un couvent pour y faire pénitence le reste de ses jours.

Nos lecteurs attendent encore une autre conclusion; elle eut lieu effectivement. Après avoir pris possession de son château, Peyrelade épousa la douce Marie. Ils furent les bienfaiteurs de leurs vassaux; aussi leur souvenir a-t-il été conservé d'âge en âge parmi les habitants de cette contrée.

23° Roche, village qui domine le vallon de Lavergne.

24° Roux (la), village sur la montagne ; il appartenait aux seigneurs de Monteil. Les habitants avaient droit de pacage dans la montagne de Boutifarre, en 1530. 11 était intervenu à cet égard un traité entre eux et le seigneur du Monteil.

25° Seniergoux, jadis village , aujourd'hui hameau; il appartenait, en 1560, à Guy de Gouzel, et, en 1630, à Henri de Salesses. Cette propriété, à mi-coteau du vallon, au versant sud, appartient à MM. de La Vaissière.

26° Sougueliouses (les), hameau.

27° Soulages, village qui domine la vallée de la Santoire, à l'exposition du sud. Etienne de Rochemonteix, seigneur de l'Estrade, l'habitait en 1649. 28° Tuades (les), hameau.

29° Vaisses (les), hameau.

30° Vau (la), hameau.

31° Vergne (la), village dans le vallon, sur le ruisseau de Lemmet, près de Combes. II y a une maison de construction moderne et régulière, mais qui n'a pas été terminée. Le château qu'elle a remplacé se composait en 1782; d'une tour carrée. Une allée de tilleuls subsiste encore. Lavergne a appartenu à Antoine de Lemmet, fermier de la terre d'Aubijoux au XVII° siècle. Il descendait probablement des anciens seigneurs de Peyrelade. Il passa à la famille de la Vaissière ; c'était un fifef noble.

La famille de la Vaissière ou de la Veissière est d'origine chevaleresque et a prouvé sa filiation non interrompue depuis Philippe Damoiseau, en 1327. Elle est inscrite au Nobiliaire d'Auvergne, où l'on pourra trouver les détails qui la concernent. Elle est originaire du Rouergue et a possédé la terre et le château de Cantoynet. Le plus ancien membre connu est noble Amblard de la Vaissière, qui fit, en 1290, un don à l'abbaye de Bonneval. Bertrand de la Vaissière servit avec distinction dans les armées royales dans le milieu et vers la fin du XIV° siècle.

Jacques de la Vaissière fut l'auteur de la branche de la Vergne. 11 acquit du Sr de Lemmet le fief de ce nom. Son fils, Jean-Claude de la Vaissière, seigneur de Revel, devint seigneur de St-Saturnin par l'acquisition qu'il en fit de Pierre de Douhot d'Auzerg. Béraud de la Vaissière, fils du précédent, servit l'Etat avec une grande distinction et commandait une compagnie de chevau-légers au régiment de la Ferté Senectère. Il assista à la bataille de Lens en 1648, et y fut blessé sous les yeux du grand Condé. Béraud ne croyant pas avoir de fils, maria sa fille, Jeanne, en 1683, à Guy d'Anglards de Bassignac, seigneur du Riou, et lui donna en dot la terre de St-Saturnin, le château et le domaine de Combes. Ayant eu un fils pur la suite, il ne put lui donner que les biens de la Vergue.

Jean-Louis de la Vaissière, seigneur de la Vergue, servit dans les gens d'armes de la garde et devint mestre de camp de cavalerie, maréchal-général des logis, chevalier de St-Louis et pensionnaire du roi après 46 années de service. Il acheta la terre de Peyrelade en 1758. Son fils servit aussi dans les gens d'armes de la garde et reçut la croix de St-Louis. Il se maria, en 1770, au château de la Vigne, près d'Escorailles, avec Marguerite de Chazelles. L'un de leurs enfants s'établit à Paris et forma une branche à laquelle appartient M. Alexandre de la Vergue, dont nons avons cité une légende.

M. de la Vergne de la Vaissière, officier de marine, s'est couvert d'honneur par sa conduite lors du naufrage de son bâtiment, sur l'ilot Mellisch, en 1856. Toute la France a retenti des détails émouvants de cet épisode.

Quant à la branche restée au manoir paternel, elle était représentée en Auvergne par M. de la Vaissière de la Vergne, officier de cavalerie au moment de la révolution. Il émigra et suivit toutes les phases de l'émigration. La restauration le fit, en 1815, chevalier de St-Louis et membre du conseil général où il s'est distingué. Ses nombreux enfants se sont dispersés. L'ainé de ses fils s'est fixé a Volvic et fait partie du comité de la société d'agriculture, dont il est l'un des membres les plus instruits dans le département du Puy-de-Dôme. Son second fils, Charles, a épousé Mlle Déribier-du-Châtelet, fille du vénérable auteur du Dictionnaire statistique. Un autre de ses fils a porté noblement son écusson au siège de Sébastopol. Capitaine dans les zouaves, il était digne, par sa valeur, d'avoir un commandement dans ce corps intrépide. Le sang chevaleresque de ses aïeux coulait dans ses veines. Un officier russe avait été renversé; il lui commande de se rendre prisonnier; mais cet officier tire un revolver de ses vêtements et l'étend mort près de lui. C'était un jeune homme de grande espérance.

La propriété de la Vergne a été vendue en détail.

32° Vergnhe (la), hameau sur la hauteur, vis-à vis du bourg, au-dessous du château de Peyrelade, en allant à la Vergue. Dans ses prairies on retrouve quelques traces de constructions que l'on croit avoir appartenues à un couvent détruit dans les guerres religieuses.

On voit aussi dans une montagne à vacherie, nommée des Maisons, des vestiges de bâtiments qui ont dû être considérables, si l'on en juge par l'espace qu'ils occupaient. On a perdu le souvenir de leur ancienne destination. Néanmoins, l'on croit que sur cet emplacement existait un couvent nommé des Graules, appartenant aux moines d'Aubazines, et abandonné à cause de la rigueur du climat.

Le sol de St-Saturnin donne d'assez bonnes récoltes, quoique contrariées par une température très-froide, et alors seulement que l'encombrement des neiges ne les a pas fait périr dans l'hiver.

Les prairies sont productives et de bonne qualité. Les bob rares dans ces contrées. On y trouverait beaucoup de gisements de tourbe dans les montagnes, si on savait les exploiter. On assainirait ainsi les sols à vacheries.

En 1635 il se livra un combat à S-Saturnin entre les troupes du roi et les paysans soulevés par l'impôt du pied-fourchu. Ce fut un des épisodes de la guerre du sabots.

Plusieurs villages dépendaient de l'abbaye d'Aubazines, en Limousin, par suite de dons qu'avait faits la famille de Dienne, lorsque les moines habitaient le couvent de Graules.

St-Saturnin était de droit écrit ressortissant en partie d'Aurillac et Riom. Les villages relevant de l'abbaye d'Aubazines dépendaient de Riom.

St Saturnin fut imposé à 4,350 livres dans la taille de 1696 de l'élection de St-Flour.

P.deC. 

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