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Vastrie (La).

— La commune de La Vastrie fait partie du canton sud et de l'arrondissement de St-Flour. Son territoire , semi-circulaire, est borné au nord par les communes de Seriers et de Neuvéglise; au sud, par la rivière de Truyère, qui la sépare de Chaudesaigues, de Sarrus et de St-Martial; à l'est, par le ruisseau de Ribet, qui coule entre son territoire et celui de Seriers, et par le ruisseau de Las Clause, qui la limite du côté d'Alleuze; à l'ouest, par la commune de Neuvéglise, ruisseau de Bequet entre deux.

Elle est arrosée par la rivière de Truyère, les ruisseaux de Bequet, de Lascols, de Ribet, de Chambal, de Las Fouliouse, de Cbabrial, de Las Clause, de Fontbonne et de Grandval.

La surface de cette commune est de 2,350 hectares, savoir : 1,100 h. en terres cultivées très-morcelées; 700 h. en prés et pâtures de bonne qualité; 200 h. en bois, et 500 h. en terres vagues.

La population est de 643 habitants, et se divise entre 13 villages, 4 hameaux et 167 maisons.

La Vastrie, à 1 myr. 3 kil. de St-Flour, est un bourg de peu d'importance qui n'a rien de remarquable. L'église, dédiée à saint Pierre, avait jadis un chapitre de sept chanoines qui, faute de revenus suffisants, ne trouva pas à se recruter; il avait cependant de belles rentes à Sarrus, en 1320. L'église fut plus tard desservie par un prieur qui faisait les fonctions curiales. Le bourg relevait du roi, comme vicomte de Murat, et de la maison de Châteauneuf-Montbrun. (Voy. infrà.)

Les villages et hameaux de cette commune sont:

Bennac, village au nord du bourg.

Brugeire (la), village sur le plateau, à l'est du précédent.

Chamalière, village au nord-ouest du bourg.

Chaussines, village du même côté.

Combret, village à l'est de La Vastrie, sur le plateau. Il appartenait, en 1750, N. Jean-Antoine du Buisson, écuyer.

Cusol (le), hameau où existait jadis un château. Il était sur la rive gauche de la Truyère, et appartenait, en 1666, à Philibert d'Apchier. On l'habitait encore an milieu du XVIII° siècle; mais depuis lors il est tombé en ruines.

Fontbonne, village qui avait aussi son château, situé à la source du ruisseau de Fontbonne. La famille de Lastic le possédait.

Frauges, village dominant la Truyère.

Grandval, village.

10° Mas (le), village sur la Truyère.

11° Polignac, village au midi du bourg, sur la plaine, où coule le ruisseau de Lascols.

12° Robis,, village auprès duquel on remarque avec intérêt un monument celtique ou dolmen. Il est situé sur un petit plateau et consiste dans une grande pierre posée sur deux autres. Ce dolmen est enchâssé dans une muraille qui limite un héritage, et ouvert du côté de l'est. On le nomme dans le pays Caverne du Diable, et l'imagination populaire l'a enrichi de plusieurs fables. Non loin de là, et vis-à-vis du village de Chamalières, se trouve un peulven (pierre plantée) que l'on dit avoir été posée sur la tombe d'un général pris dans un combat qui aurait été livré dans le voisinage. Un autre monument celtique s'élève encore sur le ruisseau de Bequet, au nord-ouest de La Vastrie. Il se compose d'une pierre portée sur trois autres qui ont été disposées quadrangulairement, et forment une cavité capable de contenir quatre à cinq personnes. Une partie du monument est recouverte par le terrain supérieur.

13° Rochette (la), village dans la plaine, au nord-est du bourg et près de la grande forêt de Chabrillac, vis-à-vis celle de Mallet.

14° Serres, village au sud de La Vastrie.

15° Tarrieu (le), village avec un château , situé près du ruisseau de Bequet, à l'ouest du bourg. Il appartenait, en 1679, à N. Annet de Roquelaure.

16° Tour (le), moulin bâti sur le bord de la Truyère.

17° Valette (la), village sur la Truyère.

18° Vers (le), village sur le chemin de Seriers et au nord de La Vastrie.

Sur le puy de Monthrun , qui domine le bourg, on aperçoit des ruines nombreuses. Il est facile de distinguer parmi elles les vestiges du château de Montbrun, les redoutes et les fossés qui l'entouraient.

Quelques savants ont cru que Montbrun était l'ancien Lovolatrum dont parle Grégoire de Tours, lorsqu'il dit que l'an 523, Thierry I", venant en Auvergne pour reprendre cette province qui faisait partie de ses Etats, et dont son frère Childebert s'était emparé, força le château de Lovotatrum et assiégea ensuite celui de Lastrum-Meroliacum (Chastel-Marlhac), qui n'en est qu'à dix lieues, dans le canton de Saignes. Lovotatrum se traduirait ainsi par La Vastrie. Ce fait reste encore à éclaircir. Le château de Montbrun a appartenu pendant très-longtemps à la famille de Châteauneuf-d'Apchier, dont il convient de parler ici.

Raymond Ier, seigneur de Châteauneuf, vivait en 1130; Guérin Ier, seigneur de Châteauneuf, en 1138. C'est lui qui paraît avoir épousé l'héritière de la maison d'Apchier, en Gévaudan. .

Le seigneur de Châteauneuf est mentionné parmi ceux qui donnèrent au monastère de St-Flour, lors de sa fondation. (Statistique, XIV° livraison, p. 503.)

En 1339, Dragonnet de Châteauneuf-Montbrun servit le roi Charles VII en Guienne, avec sept écuyers. On peut l'observer, dit Audigier, à la chambre des comptes de Paris, dans le compte de cette année, rendu par Barthélemy du Drac, trésorier des guerres. Il avait épousé Alix de Lastic, fille d'Etienne Bompar 1er et de Sobirane de Pierrefort.

Armand de Châteauneuf-d'Apchier acquit du chapitre cathédral de Clermont la Roche romaine, l'an 1313. Sa sœur Béatrix lui fit don de La Valette, lieu situé dans la paroisse de Faveyrolle. Béraud, seigneur de Mercœur, le régala de la seigneurie et de la haute justice des terres qu'il avait acquises dans les limites de la châtellenie de Ruines, et Jean Chandorat, abbé de la Chaise-Dieu le reconnut patron de l'église et prieuré de Mallet en 1338. A cette époque, Châteauneuf était déjà partagé en deux coseigneuries.

Berenger de Châteauneuf- d'Apchier n'eut qu'une fille (Jeanne), qui se mari» deux fois : 1° avec Eudes, compteur de Saignes; 2° avec Reynaud, vicomte de Murat, à qui elle porta en dot la moitié de Châteaueuf, quelle possédait en 1386.

( Voy. Murat, p. 412.)

Guy de Châteauneuf, coseigneur de l'autre partie, continua la descendance des Châteauneuf-d'Apchier.

Jean du Châteauneuf, qui vivait en 1560, prit le seul nom d'Apchier, que ses descendants ont continué à porter.

Jean d'Apchier, seigneur de Monthrun, servit longtemps et fut décoré de l'ordre de St-Michel, en 1571, par Charles IX. André d'Apchier, baron de Montbrun, épousa N. de Roquelaure de Pompignac. Son fils, Philibert d'Apchier. s'allia avec Antoinette de Murat, fille de Nicolas, comte de Murat et de Gilbertès, et de Marie de La Tour-d'Auvergne. Après eux, Marie d'Apchier porta la terre de Monthrun au marquis de Borsdon , sénéchal de Clermont. Monthrun était encore, en 1789, au seigneur de Borsdon-Sugère.

La maison de Cbâteauneuf-d'Apchier porte d'or au château de gueule, sommé de trois tours de même, surmonté de deux haches d'armes.

La famille de Joyeuse (qui est Châteauneuf-Randon , en Gévaudan), porte pale d'or et d'azur de six pièces, au chef de gueule, chargé de trois hydres d'or, écartelé d'azur, au lion d'argent, à la bordure de gueules, chargé de huit fleurs de lys d'or. » (audigier).

Le château de Montbrun fut pris, en 1357, par Bertrand d'Alhret et Jean Chandos , connétable de Guienne, qui commandaient les Anglais en Auvergne. Pris et repris en 1360, assiégé quatre ans après, il fut rendu par composition. La ville de St-Flour contribua pour 2,000 livres aux frais du siège. C'était en 1363 que Berenger de Le Breton, chevalier, et Chandos, avec leurs gens, qui étaient au nombre de plus de mille, tenaient Montbrun et ravageaient les environs de St-Flour. Les habitants de cette ville, s'étant réunis et armés, livrèrent bataille aux Anglais : on se battit avec acharnement; trois cents habitants de St-Flour furent blessés ou tués; on fit à l'ennemi cent vingt prisonniers, au nombre desquels étaient Berenger et Chandos. La rançon, qui devait appartenir aux Saint-Florins, fut diminuée par les ordres du roi, qui fit élargir les prisonniers. Néanmoins, le vicomte de Murat et d'autres seigneurs, qui avaient assisté à l'affaire, touchèrent 1,000 florins pour prix de la liberté de quarante prisonniers. Ils s'étaient même saisis à leur profit des deux chefs; mais le roi les fit livrer aux habitants.

A côté du village du Mas, situé sur la rive droite de la Truyère, était un château dont il ne reste presque rien , et qui a été sans doute détruit par les Anglais. On voyait il y a cinquante ans. près du lieu qu'il occupait, une chapelle dédiée a saint Antoine. Elle est aussi ruinée; mais le rocher sur lequel cette chapelle était construite porte encore le nom de St-Antoine. On a trouvé dans les champs des environs des chausse-trapes destinées à arrêter la cavalerie.

Le médecin Salvage est né a La Vastrie. (Voy. Hommes célébres, VIII° liv., p. 284.) 

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