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Vaulmier (Le)

— La commune du Vaulmier, démembrée depuis environ vingt ans de la commune de St-Vincent, dépend du canton de Salers et de l'arrondissement ,de Mauriac. Elle est bornée au nord-est par la commune de Collandre; au sud-est, par la commune du Falgoux ; au sud-ouest, par la commune d'Anglards, et au nord-ouest, par la commune de St-Vincent.

Elle est arrosée par la rivière de Mar et par quelques ruisseaux torrentueux, qui se précipitent en cascades sur les flancs de la vallée.

La superficie de son territoire est de 1,360 hectares, qui se divisent en 150 hectares de terre, 950 hectares de près ou pacages, 400 hectares de bois, et 50 hectares de terre vaine et de rochers.

Le point le plus élevé de la commune est le Suc-de-Ron (Roun en patois), qui a 1581 mètres d'altitude. Le terrain volcanique y est très-développé; les diverses assises qui le composent ont une épaisseur de plus de 700 mètres; elles reposent sur un Ilot de granit blanc à petits grains, qui occupe le fond de la vallée. Presque tous les villages sont bâtis sur des mamelons granitiques, dans des positions pittoresques; leurs maisons blanches se détachent gracieusement des vertes prairies et des arbres qui les entourent.

D'après le dernier recensement, la population de cette commune est de 620 habitants. Il y a 10 villages, 6 hameaux et 124 maisons.

Le chef-lieu est situé dans la partie la plus large de la vallée; un élégant clocher, dans le style du roman de transition, le fait distinguer de loin. C'est une œuvre d'art que l'on serait étonné de trouver au milieu de ces montagnes, si l'on ne savait qu'il a été élevé sous la direction de M. l'abbé Chambon, ancien curé de Souvigny et archéologue fort distingué.

Le nom du Vaulmier a varié suivant les siècles. En 1282, on écrivait le Valmeyrt; en 1312, de Vatmeriis; en 1418, le Valmies; en 14io, le Valmiert; puis le Volmiers; ensuite les Vauxmiers. et enfin le Vaulmier. On l'a quelquefois indiqué dans des actes du milieu du XV° siècle sous le nom du Château, sans autre désignation. En patois, on dit lou Bamiès. par corruption du mot roman Valmietg, milieu de la vallée, dénomination parfaitement en rapport avec sa situation.

Le Vaulmier était le siège d'une seigneurie très-importante, qui comprenait en entier les communes du Falgoux, du Vaulmier, de St-Vincent, sauf le village de Condamine, et plusieurs villages de la commune d'Anglards. Les seigneurs de Salers, de Leybros, de Valens et l'abbé de Vallete faisaient hommage au seigneur du Vaulmier pour différents fiefs qu'ils tenaient de lui. Il nommait pour rendre la justice un bailli, un juge, un lieutenant. Les appels du juge étaient relevés devant le bailli; il en était de même des appels des juges des vassaux, le seigneur du Vaulmier ayant le droit de ressort sur les fiefs qui se trouvaient dans sa mouvance. …

Il y avait au Vaulmier un château qui devait être situé près de la chapelle qui en était une dépendance, et dont on a fait l'église paroissiale. Ce château, détruit depuis longtemps et dont il ne reste plus aucune trace, existait encore en 1699. Il est mentionné dans l'aveu et dénombrement donné au roi, cette année-là, par Louis d'Apchon.

Au nord, et au-dessus du Vaulmier, on remarque sur un rocher escarpé qui domine la vallée, des vestiges d'anciennes constructions qui ont conservé le nom de château de Combraille.

La chapelle actuellement érigée en succursale n'a rien de remarquable que le chœur et le clocher qui ont été construits en 1853. Elle est sous l'invocation de Notre-Dame (l'Assomption) et de saint Ferréol; elle fut consacrée, en 1279, par Guy de Latour, évêque de Clermont, sur la demande de Guillaume, Comtour, d'Apcbon. Elle fut visitée, en 1298, par Jean Aycelin, évêque de Clermont, et, en 1735, par l'illustre Massillon (Déribierj. Le seigneur nommait le chapelain.

Dans les plus anciens titres qui soient parvenus jusqu'à nous, on trouve les Comtour, seigneurs d'Apchon, en possession de la baronnie du Vaulmier.

Dans une transaction du mardi après la fête de St-Hilaire, 1282, Guillaume Comtour, seigneur d'Apchon, abandonne à l'évêque de Clermont tous les droits qu'il a sur le Valrut, et se réserve seulement ce qui est entre la rivière de Cheylade et St-Hippolyte. L'évêque, de son côté, fait l'abandon au seigneur d'Apchon des droits qu'il avait sur le Fatgos (Falgoux). Guillaume Comtour reconnaît tenir en fief de l'évêque le château d'Apchon avec ses appartenances, le Valmeyrt (Vaulmier) avec ses appartenances, et le Falgoux aussi avec ses appartenances. (Bibl. impér., manuscrits de Baluze, armoire m, paquet 1er.)

Vers la même époque, cette seigneurie était, comme beaucoup d'autres, dans l'indivision. En 1288, Bernard d'Allanche fit hommage à l'évêque de Clermont pour sa part du château du Vaulmier. Je trouve dans un ancien inventaire des titres d'Apchon, que Hugues Guillelmi (Deguillem) d'Anglards vendit à Guillaume d'Apchon, la troisième partie du château et de la châtellenie du Vaulmier. L'inventaire ne donne pas la date de cette vente, mais elle doit être de la fin du XIII° siècle, ou des premières années du XIV° ; car, à partir de cette dernière époque, la maison d'Apchon posséda, l'entière seigneurie du Vaulmier. Elle passa, par mariage, dans la maison de Chabannes; elle appartenait, en 1783, au marquis de Ferrière de Sauvebœuf, auquel M. de Chabannes l'avait vendue.

Lors de la tenue des Grands-Jours, les habitants de la paroisse de St-Vincent se plaignirent de ce que Jacques Arthaud d'Apchon, leur seigneur, leur avait extorqué une somme de deux mille livres pour l'extinction de droits qui ne lui étaient pas dus. Sur cette plainte, il intervint, le 50 janvier 1666, un arrêt qui condamna le comte d'Apchon « à aumosner au pain des prisonniers la somme de deux mille quatre cents livres parisis, en quatre mille huit cents livres parisis de restitution envers les habitants du comté d'Apchon, qui sera mise entre les  mains du lieutenant criminel de Riom, pour estre par lui distribuée, scavoir: la somme de 1,052 livres aux habitants du Falgoux, 2,000 livres aux habitants du Vaulmiers, et le surplus sera employé au payement des tailles du village d'Apchon, en l'acquit des habitants dudit lieu, casse et annule les transactions faites en l'année 1652 entre ledit d'Apchon et lesdits habitants, et, en conséquence, les a déchargés des droits de boades, vinades et courvées portées par icelles. » (Copie de l'arrêt d'une écriture du XVII° siècle, en mes mains.)

Cet arrêt reçut une prompte exécution. Dès le 19 février, M. Cbabre, lieutenant criminel à la sénéchaussée de Riom, commis par les Grands-Jours, ordonnait la convocation des habitants de la terre du Vaulmier, à l'effet de donner, leur consentement à ce que la somme de 2,000 livres de restitution qui leur avait été allouée fût employée à acquitter leurs impôts. Par un acte reçu Vidal, notaire, le 13 mars 1666, les habitants du village de Joncoux, paroisse d'Anglards, qui faisait partie de la seigneurie du Vaulmier, consentirent à l'emploi proposé par le commissaire des Grands-Jours.

 

VILLAGES ET HAMEAUX DE LA COMMUNE.

Albos, village.

Broussouze, village.

3° Chambon (le), hameau.

Cher (le), hameau qui appartenait à la maison du Fayet de La Tour.

Espinasse (L’), village.
Estremeyre, hameau.
Fourgoux (les), hameau.
Gramont, village.
Maynial (le), village.
10° Moretie (La), village.
11° Outre, village.
12° Rochinie (la), hameau.

13° Sabie (la), hameau. La famille Dolivier avait à la Sabie une jolie maison avec un bel enclos; elle est aujourd'hui occupée par le desservant de la paroisse.

14° Saliège (la), village.

La baronnie du Vaulmier était régie par la coutume; elle était du ressort de Salers et de la sénéchaussée de Riom.

 

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