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BASSIN DE LA DORDOGNE

Nous arrivons au bassin le plus remarquable, celui de Dordogne.

La rivière de Dordogne est formée, dans le groupe du Mont-d'Or, par deux ruisseaux,la Dor et la Dogne, qui descendent l'un et l'autre du Puy-de-Sancy; cette rivière, après avoir parcouru la région Sud-Ouest du Puy-de-Dôme, arrive aux confins de la commune de Beaulieu , touche par cette commune au Cantal, traverse, dans un recoin du département]de la Corrèze, le territoire de la ville de Bort, atteint de nouveau la limite du Cantal à St-Thomas, découpe cette limite, d'abord de l'Est à l'Ouest, puis du Nord-Est"au Sud-Ouest, en lui faisant une bordure de 70 kil. de longueur, baigne le village de Madic et deux ou trois hameaux seulement, s'échappe enfin du département au-dela de Ferrières, commune de Tourniac, traverse la partie méridionale de la Corrèze, les départements du Lot, de la Dordogne, de la Gironde, en se dirigeant de l'Est à l'Ouest, et parvient au fleuve de Gironde, vis-à-vis du Bec-d'Ambez.

Elle reçoit dans le Cantal les eaux de sept rivières ou ruisseaux qui donnent lieu à sept bassins inférieurs; ce sont : 1° le ruisseau de la Tialle ou du Pont de-Poste; 2° la rivière de Rue; 3° la Sumène; 4° la rivière d'Auze; 5° le ruisseau de Labiou ; 6° La Maronne ou le Basteyroux; 7° la rivière de Cère. Il convient de dire un mot sur chacun de leurs bassins.

1° Le ruisseau de la Tialle, ou ruisseau du Pont-de-Poste, prend sa source dans les bruyères de l'Artense, près de Marcoi, commune de Lanobre; il se joint à plusieurs autres faibles ruisseaux, et descend dans la Dordogne, à l'angle Sud-Ouest de la commune de Beaulieu qu'il limite.

2° La Rue est avec la Cère et la Maronne l'un des trois principaux affluents de la Dordogne dans le département. Cette rivière prend sa source au Puy-Mary , coule du Sud au Nord, jusqu'à Coindes, commune de St-Amandin, et de l'Est à l'Ouest, depuis Coindes jusqu'à son embouchure. Elle s'approche tour-à-tour des villages chefs-lieux du Claux, de Cheylade, de St-Hippolyte, d'Apchon, passe à 3 ou 4 kil. de Champs, forme près de Rochemont, commune de Vebret, la cataracte dite Saut-de-la-Saule, et se jette dans la Dordogne, près de St-Thomas.

Elle s'accroît sur la rive droite:

Du ruisseau de Grolles, venu de la montagne des Grolles,.dans le plateau du Haut-Limon, commune de Cheylade, et qui passe à Marchastel;

De la rivière de Rue. Celle-ci s'échappe des flancs du mont Chamaroux, et coule à l'Ouest; elle se réunit à la rivière d'Eglise-Neuve, prés de Condat, et au-dessous de ce bourg, à la Santoire, originaire du Puy-Mary, et qui baigne successivement les villages de Dienne, Ségur et St-Bonnet, en ondulant du Sud au Nord-Est et recueillant à son tour les eaux de la rivière de Londres ou de St-Saturain. Les ruisseaux de Monthoudif, du Couderc, de Trémouille, arrivent encore à la Rue , des montagnes de l'Artense, et celui de St-Amandin des montagnes opposées. Près du village de Coindes, elle porte ces eaux réunies à l'autre rivière de Rue, et grossit ainsi considérablement le volume de cette dernière, qui s'augmente encore sur la même rive:

Du ruisseau de la Crégut;

De la rivière de Tarentaine, sortie du Puy-de Dôme et réunie au ruisseau du Colombier, formé dans la commune de Marchal. Ces deux cours d'eau, confondus en un seul, passent près de Champs, et à peu de distance de ce bourg se jettent dans la Rue.

Cette rivière , comme on le voit, recueille toutes les eaux de l'Artense; elle reçoit en outre le tribut de trois affluents qui viennent la joindre à sa rive droite; ce sont : le ruisseau de Chamalières; la Veronne, descendue des alentours du Suc-d'Eron et qui baigne Riom-des-Montagnes, en coulant du Sud au Nord jusqu'au dessous des Blattes,lieu de son embouchure; le Soulou, qui découle du haut de la commune de St-Etienne, en prenant sa direction à l'Ouest.

3° Le troisième.bassin tributaire de la Dordogne est celui de la Sumène. Cette rivière s'échappe du bois de Cornhill, situé sur les pentes occidentales du Suc-d'Eron, et où se trouve la source dite Font-Sumène. Elle descend vers le Nord jusqu'aux environs de Neuvialle, commune de St-Etienne, de là, serpente vers l'Ouest en baignant les chefs-lieux des communes d'Antignac, Ydes, Bassignac, et trouant, du coté de Vendes, le plateau de Veyrière et d'Arches, elle atteint la Dordogne à l'extrémité de ces deux communes.

A l'exception du ruisseau de Neuvialle et de quelques autres cours d'eau sans importance, tous les affluents de la Sumène viennent du Midi et sont envoyés à sa rive gauche. Parmi eux, il faut mentionner:

Le Viourou, qui prend sa source dans les montagnes de Trizac, coule au Nord

Ouest, passe au-dessous de Chastel-Merlhac et de Vebret, et se jette dans la Sumène, près de ce dernier village.

Le ruisseau du Marliou, originaire des montagnes qui dominent St-Vincent; il descend vers le Nord et s'enfonce dans les gorges d'Auzers, se réunit plus loin au ruisseau de Marladet, qui vient des plateaux de Trizac, et joint la Sumène près de Prades, commune de Bassignac.

La rivière de Mars ou de Chevade, que l'on appelle en patois lo Ribajro-Cabado; elle se forme dans la forêt du Falgoux, au pied du Puy-Mary, incline son cours vers l'Ouest Nord-Ouest, baigne les villages du Falgoux et de St-Vincent, et se confond avec la Sumène, au-dessus de Vendes.

4° Le quatrième bassin , bien moindre que le précédent, est celui du Labiou , ruisseau qui descend des plaines du Vigean, près de Grégorie, prend la direction Ouest Nord-Ouest, passe au Vigean et se jette dans la Dordogne, en vue du château de Montfort.

5° La rivière d'Auze baigne le cinquième bassin; née dans la montagne de Fontanès, commune de Falgoux, son cours se dessine de l'Est à l'Ouest; les villages de Salins et de Brageac le dominent. Elle forme la cascade de Salins, reçoit le ruisseau de Fageoles et celui de la Champ, qui la joignent au bord méridional, et se réunit à la Dordogne , près de Ferrières.

6° Nous avons déjà mentionné le sixième bassin ou bassin de la Maronne, comme l'un des plus importants dans l'hydrographie du Cantal. Cette rivière, inclinée vers le Sud-Ouest jusqu'à la limite du département, prend sa source à la montagne de Pratmau, dans le haut de la commune de St-Paul, baigne ce village , le bourg de St-Martin-Valmeroux et celui de Ste-Eulalie, atteint les communes de Loupiac, de St-Christophe et de St-Martin-Cantalès, dont les chefs-lieux sont voisins de son cours; sert de limite au département, depuis le pont de l'Estourreau (route de Pleaux à Aurillac), jusqu'à l'extrêmité de la commune de Rouffiac, continue à serpenter vers le Sud-Ouest, dans le département de la Corrèze, prend le nom de Basteyroux et se jette dans la Dordogne, au-dessous d'Argentat.

Le seul courant qui aboutisse à la rive droite de la Maronne est la rivière d'Incon, sortie du Puy-Dondon, commune de Drignac; elle serpente du Nord au Sud-Ouest, reçoit le ruisseau de Barriac ou d'Escladines et celui d'Ecliou, et joint la Maronne aux Estourreaux.

Les affluents de cette rivière sont au contraire nombreux sur la rive gauche; elle reçoit de ce côté:

Le ruisseau du Rat ou de Vieilmur, qui prend sa source dans les pentes Ouest du Puy-Violent, forme une très-haute cascade au Chaumeil, et, réuni au Malrieu, se jette dans la Maronne, au Clédar, commune de Fontanges.

La rivière d'Aspre, dont les deux rameaux originaires, le Chavaspre et le ruisseau de Chavaroche, prennent naissance : le premier au Bois-Noir, commune de Fontanges, le second au Puy-de-Granizier ou de l'Homme-de-Pierre, même commune, et qui après avoir baigné Fontanges se réunit à la Maronne, près du Clédar.

Le ruisseau de St-Remy.

La Bertrande venant du Puy-Chavaroche. Cette rivière passe à St-Projet et à St-Chamant, en se dirigeant vers l'Ouest; elle est grossie : par la Doire, qui descend des escarpements les plus élevés de la commune de Tournemire, serpente sous ce village et sous celui de St-Cernin, et termine son cours au Rouffet; par la rivière d'Aize ou de Soulane, originaire de la commune d'Anglards, et dont les ruisseaux de la Coëne ou du Brucl, de la Vaurette, d'Ayrens, de St-Victor et de Menoire viennent enfler les eaux. La Bertrande a son embouchure dans la Maronne, à Exponts, commune de St-Martin-Cantalès Les autres cours d'eau qui arrivent à la Maronne, sont: Le ruisseau de St-Roufly, originaire de St-Rames, commune St-Santin; Le Ruisseau du Cayrou , originaire des environs de Fraux, commune de Rouffiac;

Le ruisseau du Vialard, né près de Montvert, et qui limite le département dans la direction de l'Est au Nord-Ouest.

7° Occupons-nous enfin du vaste bassin de la Cère. Cette rivière prend sa source à la Font-de-Cère (col du Lioran); elle descend dans la direction du Sud-Ouest jusqu'auprès du Bex, commune d'Ytrac, remonte ensuite au Nord-Ouest jusqu'à la limite du département, vers Bousquet, commune de Siran , sépare cette commune de la Corrèze, sur une longueur de 8 kil., en allant du Nord-Est au Sud-Ouest, continue son cours ainsi dirigé entre les départements de la Corrèze et du Lot, pénètre entièrement dans ce dernier département, baigne la belle plaine de Biars et la ville de Bretenoux, et se jette dans la Dordogne, près de cette ville. La Cère a pour affluents principaux sur la rive droite:

Le ruisseau de Fournols qui vient du Puy-la-Poche; celui de Polminhac, et le ruisseau de Mamou, originaire de la montagne de Laforce , près Faliès;

La Jordanne, qui descend du Puy-de-Bataillouze, coule parallèlement à la Cère, baigne Mandailles, St-Julien, Lascelle, St-Simon, Aurillac, et au-dessous de cette ville, dans les prairies d'Arpajon, se réunit à la Cère;

La rivière d'Authre, qui naît sur la pente de la montagne des Ramels, ondule vers le Sud-Ouest jusqu'aux environs de Jussac , s'incline au Sud jusqu'au dessous du Poutct, commune d'Ytrac, et s'avance ensuite à l'Ouest jusqu'à son embouchure située au-dessous de Lacapelle-Viescamp; elle baigne Marmanhac, les prairies des villages de Laroquevieille et Jussac, et reçoit les ruisseaux de Girgols, de Reilhaguet, de Nozeroles ou Rieu-Sec;

Le ruisseau d'Auze, déversoir des landes de St-Paul, qui passe près de ce village et termine son cours en face de St-Gerons;

Le ruisseau de Sagnabous, venu du village de ce nom, et qui passe au pont d'Ourgon.

Les cours d'eau qui atteignent l'autre rive de la Cère, sont:

Le Viaguin, qui descend du Plomb-du-Cantal;

Le ruisseau de Couffins, issu des hauteurs qui avoisinent Vezac;

La rivière de Roannes, formée dans les landes des communes de Prunet et de Lacapelle-en-Vezie, par la réunion de plusieurs ruisseaux ; la source la plus lointaine de cette rivière est celle de la Croix-du-Puech, commune de Lacapelle-del-Fraisse; elle reçoit le ruisseau des Berties, voisin de St-Mary, et déverse ses eaux dans la Cère, au-dessous de Sansac.

Le ruisseau du Montal, ou des Moines, sorti de la commune de Roumegoux; il passe non loin do Glenat et parvient à la Cère, au-dessous de St-Gerons.

Enfin la rivière d'Escalmels, qui prend sa source au pied d'une montagne voisine de la Vitarelle, commune de Parlan; elle coule du Sud au Nord, borne le département, pénètre dans le Lot, regagne la limite du Cantal et ne l'abandonne plus jusqu'à son embouchure, située au-delà de Longuetire, commune de Siran; elle est grossie par le ruisseau de la Ressègue, dirigé dans le même sens et qui arrose la commune de St-Saury.

Chacun des cours d'eau que nous venons de mentionner dans les trois grands bassins du Cantal, est en outre alimenté par une multitude de ruisseaux ou de torrents qu'il nous paraît difficile d'énumérer complètement. On-en porte néanmoins le chiffre à cinq mille.