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ALLUVIONS. Terrains modernes

Nous comprenons dans cette division les dépôts superficiels et les terrains postérieurs aux grandes formations géologiques que nous avons essayé de décrire.

Les plaines arides que la route d'Aurillac à Argentat traverse auprès de Saint-Paul-des-Landes et de Nieudan , sont couvertes d'un sable quartzeux, dont les grains sont tantôt blancs, tantôt de couleur grise ou violacée, parfois translucides ; il renferme des fragments de silex assez gros et à surfaces irrégulières. Sa nature et son aspect prouvent qu'il provient, en grande partie, des terrains tertiaires qui composent les assises inférieures des collines voisines. Quelquefois les grains sont agglutinés par un ciment calcaire et ferrugineux, de sorte qu'ils forment une espèce de grès très-friable. L'épaisseur de ce manteau sablonneux est faible, et auprès de Saint-Paul, les moindres fouilles découvrent le calcaire. Les mêmes sables et silex s'observent auprès de Jussac, de Naucelles, entre ce village et les collines d’Aurillac, et en plusieurs autres points vers la limite sud-ouest des plateaux. Auprès de ces collines, les silex sont en général plus gros, mêlés à des pierres calcaires, à des fragments de trachyte et de micachistes, suivant la nature du terrain inférieur.

Ces dépôts sont le produit d'alluvions certainement fort-anciennes; car la Cère, l'Authre ont creusé leurs ravins au dessous de leur niveau. Les grands courants d'eau, dont ils attestent l'action, ont sans doute détruit la portion des terrains tertiaires et des nappes volcaniques, qui s'étendait au sud des collines, et qui formait le prolongement des bancs dont celles-ci nous montrent la coupe; ils doivent être contemporains des secousses volcaniques qui ont fait surgir les montagnes centrales.

Nous croyons qu'on doit rapporter a des faits de même ordre et de même date les galets et cailloux quartzeux que l'on trouve sur les coteaux qui entourent le lac de Madic et sur ceux qui avoisinent Lempret et Largniac; à un niveau qui est fort supérieur à celui des lits actuels de la Dordogne et de la Sumène, quoiqu'il soit moins élevé que celui des plateaux basaltiques et primitifs.

Les granites, et surtout les micaschistes et les gneiss se décomposent parfois en argiles, sous l'influence des agents atmosphériques. Lorsque ces terres sont en place, on y reconnaît généralement la contexture des roches qui les ont produites. Nous pouvons citer, parmi les gisements d'argiles, les terres bariolées de Pierre-Levade et de Prentegarde, dont se servent les potiers de Laroquebrou , celles du Pont-du-Vernet.

Les roches volcaniques, principalement celles qui sont scoriacées, sont susceptibles de se décomposer d'une manière analogue et donnent des argiles rouges , que l'on rencontre sur les plateaux ou à leurs pieds.

Sur certaines plaines basaltiques, sont des marais parfois assez étendus, où se forment des dépôts de tourbes. Ce combustible se produit par une décomposition des plantes herbacées, sous la double action de l'eau et de la lumière, et porte dans sa contexture les empreintes des tiges et des filaments de ses plantes. II en existe des gisements considérables dans la région qui s'étend entre les cimes du Cantal et le Cézalier.

Enfm, les rivières et les torrents entraînent dans leurs lits des blocs et des débris des terrains qu'ils traversent. Ces fragments s'arrondissent, se strient, s'usent par les frottements. Suivant la rapidité du courant, en tel ou tel endroit, on trouve de gros blocs, des bancs de graviers ou de sables. Lorsque les berges d'une rivière sont bordées de plages, celles-ci se trouvent, à chaque crue, plus ou moins envahies et couvertes par les sables ou les matières tenues que les eaux tenaient en suspension. Dans le Cantal, où les rivières sont généralement encaissées dans des ravins ou des vallées profondes, ces alluvions n'ont pu s'étendre beaucoup au delà du lit habituel des eaux

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