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Entre les deux guerres, Aurillac amorce à peine son extension vers le sud. Le quartier de la « Maison neuve » était considéré comme faisant partie de la campagne. Cette extension se fit rapidement dans les années 50. La Maison neuve était un quartier animé, le premier doté de feux tricolores de croisement dès 1959. Dès la fin de la guerre, les chrétiens souhaitaient remercier la Vierge Marie, car Aurillac n’avait pas subi de destructions aériennes. Un monument de reconnaissance fut envisagé. Le Puy Courny fut choisi pour y installer une croix, à défaut d’une chapelle ou d’une statue de la Vierge. (projet refusé par les autorités civiles). L’association à l’initiative de ce projet acheta une parcelle de terrain, desservie par un chemin au sommet du Puy.

premiere pierre st josephBénédiction de la premiere pierre de l'église st joseph (1958)

Le projet se compléta par la perspective de la construction d’une église dans le quartier des Prades, ou le quartier dit « de Berthou ». Les catholiques du secteur ne voyaient que des avantages à créer une paroisse nouvelle, bien définie, distincte de celle de Notre Dame aux Neiges dont ils dépendaient. Des réunions sont proposées pour préparer cette réalisation. Un petit comité dynamique se créa, se réunissant au café de la Maison Neuve, au café Loubière, etc… L’abbé Cros devint la cheville ouvrière de ce groupe. Le chanoine Bouard, curé archi prêtre de Notre Dame aux Neiges, aida l’action de son vicaire.

eglise St Joseph chantier

Avant la construction de l’église, l’abbé Cros, épaulé par un groupe de chrétiens, édifia une « baraque », chapelle provisoire, pour assurer le service religieux. (elle fut implantée dans un pré, à un emplacement proche de l’église actuelle). Ce baraquement en planches provenait d’Anterrieux, où il avait remplacé une école détruite. Ainsi une fois l’école reconstruite, ce « préfabriqué » fut mis en vente par les domaines au prix de 59 360 Francs. La « baraque chapelle » fut inaugurée le dernier dimanche d’Octobre 1951 par le chanoine Bouard. L’association diocésaine avait en effet acquis le 29 Septembre 1950 ne parcelle de terrain de 3 969 m², située dans la dépendance du lieu-dit « le Berthou », appartenant au Comte d’Ussel qui aida aussi par un don important. La « baraque » fut dotée d’un clocheton à l’aspect d’un mirador et d’une cloche prénommée Joséphine. Désormais, trois messes furent célébrées chaque dimanche. De dimensions modestes, cette baraque sera utilisée jusqu’à la veille de l’inauguration de l’église Saint-Joseph Ouvrier.

Vers la construction de l’église actuelle

Le projet pris corps dès 1954. Monseigneur Marty, nouvellement arrivé dans le Cantal, est très vite attiré par ce nouveau quartier d’Aurillac, en plein essor et qui n’en finit pas de s’étendre vers le sud. Les Camisières avançaient ainsi rapidement, par tranches. La Commission d’Arts Sacrés choisit le projet de l’architecte aurillacois bien connu Pierre Croizet, qui avait déjà participé à l’édification de l’église du Sacré Cœur. Une souscription fut ouverte, plusieurs emprunts furent sollicités. Après adjudication, les travaux furent confiés à la SACI, plus connue sous le nom de « bâtiment rationnel ».

Les travaux commencèrent au printemps 1958. Lors des fondations, des nappes d’eau impliquèrent un drainage important en béton armé et ferraillages en profondeur pour renforcer l’emplacement du clocher.

La première pierre fut posée le 19 Octobre 1958 en présence de Mr Marty. Le financement de deux cloches donna lieu à une autre souscription. (5 cloches étaient prévues au début). Les deux cloches furent coulées dans l’atelier du fondeur Granier, à Castenet le bas dans l’Hérault :

  • Le bourdon Berthou :prénommé Joséphine Marie, - poids : 1 200 kg
  • La cloche Marie : Reine de la paix, poids : 500 kg

Une horloge fut installée en 1962

L’inauguration de l’église eut lieu le 25 Juin 1961. L’église fut bénie par Monseigneur Pourchet. successeur de Monseigneur Marty, évêque de Saint-Flour, célébra la messe en présence d’officiels, dont au premier rang Paul Piales (sénateur maire d’Aurillac), Mr Mézard (conseiller général d’Aurillac), maître Fernand Serres (maire adjoint),… Tous soulignèrent le rôle majeur de l’abbé Cros, cheville ouvrière de ce projet, qui devint le curé de la nouvelle paroisse. La communauté paroissiale s’organisa. Dès le 3 Juillet eut lieu le premier mariage religieux, puis premiers baptêmes et premiers obsèques…

Le 22 Juin 1986 fur célébré le 25è anniversaire de cette paroisse. En 2003, des travaux de rénovation furent entrepris : mise aux normes de sécurité, nouveau système de chauffage par le sol … L’église Saint Joseph Ouvrier s’inscrit désormais dans la paysage urbain d’Aurillac. A chacun d’y trouver le sens qu’il souhaite, à chacun sa quête d’histoire, de foi, d’art …

Sources : « Une aventure communautaire : l’église Saint Joseph Ouvrier d’Aurillac » Par Odile Beaufrère et Marie Noelle Moulier
2003 – Editions Gerbert Aurillac

 

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