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La municipalité de Parlan (Cantal), dirigée par Michel Teyssedou, maire, a décidé d’honorer un enfant du pays, Albert Bories, dimanche 17 août 2014, à 11 h 30, durant la fête patronale de cette commune de la Châtaigneraie cantalienne. Un espace proche du monument aux morts va être inauguré et portera le nom de ce volontaire FFI, mort lors des combats du Mont-Mouchet, à Clavières (Cantal), le dimanche 11 juin 1944.

Albert Bories, né à Parlan en 1914, est mort pour la France à l’âge de trente ans, en combattant pour la liberté et l’indépendance de son pays, face à une armée allemande nazie. Accompagné d’un jeune élève-instituteur, Raymond Contensou – qui n’a pas su qu’il avait été reçu au baccalauréat dont il venait juste de passer les épreuves, et qui lui faisait passer les munitions –, Albert Bories a permis – en faisant face à l’armée allemande et par son sacrifice et celui de Raymond Contensou – à d’autres volontaires FFI de décrocher et de sauver leur vie.

cliché ACR LaMontagne 2014 08 19Cliché paru dans La Montagne Cantal du 19 août 2014

Il faut une énorme dose de patriotisme, hors du commun, pour accepter de sacrifier sa vie, en laissant une veuve et trois enfants, pour permettre à d’autres de poursuivre leur chemin, sinueux. Les autres sont des rescapés à vie qui, comme Robert Seguin, combattant dans la même 26e Compagnie du Mont-Mouchet en ce dimanche 11 juin 1944, près de Clavières, sur la colline de Puech-Farrat, ont raconté ou se sont tus, hantés par cet acte sacrificiel.

Même soixante-dix ans après cet acte, il n’est pas trop tard pour rappeler que, derrière la mention « mort pour la France » amplement méritée par Albert Bories, Raymond Contensou et des dizaines de victimes civiles et militaires FFI, tuées les 10 et 11 juin, sur la commune de Clavières, et sur d’autres communes du site du Mont-Mouchet, ce type de sacrifice est fondateur de la République française qui retrouvait une âme, parmi les champs de seigle, les genêts, ou les collines décharnées, face à une armée allemande motivée par la terreur et la haine nazies, alors que l’Etat français donnait plus que des signes de déliquescence.

C’est pourquoi cette cérémonie, présidée par le préfet du Cantal, Jean-Luc Combes, représentant de la République française reconstituée autour de l’esprit de la Résistance, prend tout son sens. Par cette initiative, Michel Teyssedou, maire de Parlan, et la municipalité apportent un éclairage et un rappel historiques qui permettent une réflexion sur le sens du sacrifice pour son pays, où l’individu se met au service de la nation toute entière. Cet état d’esprit est partagé encore aujourd’hui par nombre de métiers, militaires ou civils, et les initiatives des citoyens n’en sont pas exclues, lors d’actes de sauvetage par exemple.

Une partie de cet état d’esprit suintera de la pierre, dimanche [NDLR : dimanche 17 août 2014] dressée pour accueillir et porter la plaque portant le nom d’Albert Bories.

Manuel RISPAL

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