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COMMANDERIE DE CARLAT.

Ordre de Saint - Jean - de- Jérusalem (Malte).

Cette commanderie, établie dans l'intérieur même de la forteresse, et dont les bâtiments furent détruits en même temps que le château, était fort ancienne et appartenait dans le principe à l'ordre du Temple, aboli en 1312 ; elle échut alors à celui de St-Jean-de-Jérusalem, qui la conserva jusqu'à l'époque de la Révolution. 11 convient d'en attribuer la fondation à Raymond Béranger III, comte de Barcelonne, époux de Douce de Carlat, l'un des grands bienfaiteurs de l'ordre du Temple, dans lequel il entra lui-même à la formation de cette milice, en 1128 (voyez l’Histoire du Languedoc et l'Art de vérifier tes dates). Un siècle plus tard, c'est-à-dire en 1219, nous voyons Henri I, comte de Rodez, vicomte do Carlat, faire des legs au temple de Carlat.

Nous avons vu, aux archives du département du Puy-de-Dôme, l'inventaire des titres de cette commanderie; ils sont peu importans en général : le plus grand nombre consiste en reconnaissances féodales, renouvellement de terriers, accords sur contestations, etc. Nous citerons cependant deux transactions d'un caractère plus significatif:

La première , intervenue le mardi après la fête de la Pentecôte, 1355, entre Renaud IV, sire de Pons, vicomte de Carlat, et le commandeur du lieu, porte, de la part de ce dernier , reconnaissance expresse de la suzeraineté et juridiction supérieure du vicomte sur toutes les possessions de la commanderie situées en Auvergne et en Rouergue.

Il résulte de la seconde, en date du 26 mars 1468, que Jacques d'Armagnac, ayant formé le projet de bâtir au bourg de Carlat, dont le territoire dépendait de la commanderie, une chapelle ou annexe de l'église du château, les délégués du grand-maître de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem y consentirent sous la réserve du droit de libre fréquentation de la chapelle et de celui d'inhumation dans son cimetière, droits dont ceux de l'ordre jouissaient et avaient toujours joui dans l'église de la forteresse; ils exigèrent en outre que la nouvelle église ne fut pas assujettie à la juridiction des évêques. En échange de ce consentement, le vicomte céda à la commanderie une maison avec cour sise à Aurillac, rue Saint-Jacques , et un jardin hors de la ville, près de la porte de Saint-Etienne , le tout exempt de servitudes. Jacques d'Armagnac accorda ou outre à la commanderie de Maisonnice, dans la Marche, le droit de justice sur toute la paroisse de rc nom, avec permission d'y établir des fourches patibulaires; et comme compensation de ce nouvel avantage, le commandeur de Maisonnice devait payer à relui de Carlat un tribut annuel de vingt florins. Nous avons dit ailleurs que ce projet de construction d'une église à Carlat fut alors ajourné, sans doute à cause des événements qui eurent un si triste résultat pour Jacques d'Armagnac, et qu'il ne reçut son exécution que trente ans après environ.

Outre les nombreuses rentes reçues en dons ou acquises par la commanderie, tn Carladès et en Rouergue, elle avait des annexes d'une certaine importance, telles que les suivantes:

D'Ortigiers, paroisse de Jalleyrac près de Mauriac;

L'hôpital, réuni à Barbary et à Neirecombe, paroisse de Vigean;

L'hôpital du Monteil, paroisse de Saint-Remy-de-Salers;

La Salvetat, paroisse de Saint-Mamet;

Saint-Jcan-de-Dône, paroisse de Saint-Simon;

Saint Jean de-Pienvfiiie, paroisse de Giou-de-Mamou;

L'hôpital de Chaufranche, à Saint-Chamant;

L’hôpital, paroisse de Saint-Cirgues-de-Malbert;

Villedieu ou Stadieu, près de Maurs;

Coudert, Machat, Orliat et le Breuil, dans les environs de Gimel, en Limousin.

A chacune de ces annexes venaient se verser de nombreuses redevances que les commandeurs de Carlat perçurent sur les villages environnants, jusqu'à la révolution de 1789.

Voici le catalogue des commandeurs connus, à dater de la fin du XIII° siècle: