Les meubles de toutes les époques nous entourent. Nous les côtoyons au quotidien et pourtant nous ignorons souvent leur diversité et leur histoire.
Le Cantal est un département très riche de ce point de vue. La proximité de ses forêts avec leurs essences de bois multiples, le savoir faire de ses artisans, la présence de ses paysans et travailleurs-voyageurs qui étaient capables de rester sur un chantier plusieurs mois pour meubler un château ou une église...
Tout ceci est pour ce département de « Haute Auvergne » un témoignage important des us et coutumes liéss intrinsèquement à l’histoire de l’architecture des bâtiments cantaliens.
En effet que ce soit dans les églises, les châteaux, dans les barriades (maisons accolées les unes aux autres), les fermes, les oustals (logis sommaires des paysans) sans oublier les fours à pains, moulins et burons qui disposaient d’un ameublement spécifique, le mobilier qui les ornaient se démarquait par de fortes différences. L’évolution qu’il a suivie vous sera expliquée au fil des siècles et des styles qui, chacun à leur tour, vont marquer les grands changements de cet art de faire, et donc, de l’art de vivre qui en découle.
Suivant l'évolution des modes de vie, les types et les styles de meubles ont changé. Certains ont disparu au profit de nouveaux, jugés plus adaptés aux usages de l'époque. En outre, les ornements des meubles, les matériaux, les assemblages ont suivi la mouvance des techniques et goûts des époques.
Il en résulte une très grande variété de meubles dont chaque style a des traits de caractère bien définis. Pourtant, ces styles sont souvent difficiles à identifier tant les mélanges d'influences furent fréquents, notamment parce que les modes en matière demobilier pouvaient mettre du temps à se diffuser de Paris jusqu'en province.
En préambule de l’ensemble des articles en cours et à venir, il est à noter que le mobilier ne date pas d’hier. Il remonte à la préhistoire, au moment où l’être humain devient sédentaire.
L’art mésopotamien, qui date de – 6000 à – 600 avant J.C., a permis la création de la roue. Ceci laisse supposer que les Mésopotamiens ont peut-être utilisé le tour à bois. En ébénisterie, ils ont participé au développement des techniques d’assemblages à joint vif, à mi-bois et à queue d’aronde. Leurs meubles sont alors fabriqués en bois, en métal et en roseau.
L’art égyptien, qui s’étend de – 6000 à – 1000 avant J.C., élabore la technique de placage et de trompe l’œil pour donner l’impression d’un autre matériau. Le bois des meubles est souvent recouvert de feuilles d’or. Les motifs ornementaux privilégiés de l’époque sont végétaux et animaliers. Les types d’assemblage utilisés sont la queue d’aronde,l'onglet à tenon, l'onglet à double tenon, l’onglet à mi-bois, le joint plat fixé par chevilles. Les bois utilisés sont l'acacia, le sycomore, le cèdre,l'olivier, l'ébène. L’on utilise pas le bois tourné.
Le lien qui peut être établi entre l’art mésopotamien et l’art égyptien, se retrouve au niveau de l’outillage, tous deux utilisant la hache, la scie égoïne et la gouge, ainsiqu’au niveau de la fabrique du mobilier, alors prédominée par les trônes,tabourets, marche pieds et tribunes.
Laurent TEIL