Les fours banaux nous ramènent à la période féodale lorsque les seigneurs mettaient à disposition des habitants des campagnes des équipements communautaires parmi lesquels le four.
Etant propriété du seigneur, les habitants étaient dans l'obligation de l'utiliser. Ainsi, au nom du droit de ban, ce dernier percevait une redevance, souvent en nature, mais il devait en contrepartie assurer l'entretien du four.
Ce droit de ban fut souvent abandonné puis aboli à la Révolution. C’est alors que le four devint commun.
Ce n’est que dans les tout petits villages très isolés que l’on rencontrait des fours individuels attenants aux maisons.
Dans le Cantal, les fours sont encore nombreux mais plus aucun ne fonctionne depuis les années 1950. Ils font partie d’un patrimoine local que les communes s’efforcent de préserver et une fois par an, ils reprennent du service lors de la fête du village ou de la fête du pain.
On les reconnaît très facilement avec le four arrondi qui fait penser à une petite église romane.
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Four de Coltines Four d'Albepierre
L'architecture n’a pratiquement pas évolué au fil des siècles, composée de deux parties : le four et le fournil, mais ce dernier a parfois disparu ou alors n’a jamais existé.
Le four est bâti en pierres du pays, les murs sont épais et ont bravé le temps.
Le toit est le plus souvent recouvert de lauzes et la cheminée est imposante. On rencontre aussi, mais plus rarement, des couvertures en tuiles rouges rondes.
La partie où l’on cuit le pain au levain ayant la forme de grosses tourtes se nomme la sole formée de dalles de pierre savamment ajustées.
La voûte en «cul de four» est en pierres parfaitement taillées qui tiennent par leur propre poids, recouvertes d'une épaisse couche de terre argileuse sur laquelle sont ajustées les lauzes épaisses.
Four de Dienne Voûte du four
L'allumage du four s'effectue toutes les deux semaines environ par le fournier avec des genêts séchés, divers branchages plus ou moins gros et de grosses bûches afin d'atteindre la température d'environ 250 degrés. Point de thermomètre, le fournier jette quelques brindilles sur la sole, si elles s'enflamment, il faut attendre, si elles grésillent en se consumant, la cuisson peut commencer après avoir dégagé les braises, nettoyé la sole et enfourné les futures tourtes. Le four est fermé par une petite porte en fer.
Four de Niervèze - Thiézac Four de Lustrande - Brezons
Dans le fournil qui est souvent voûté on remarque l’imposante cheminée et parfois des bancs en pierres destinés à recevoir les « paillassous », paniers ronds en paille tressée contenant la pâte avant la mise au four ; c’est un lieu très convivial où se retrouvent les gens du village. On remarque un "fenestrou" au dessus de la porte du fournil, il assure un peu de clarté et permet l'évacuation partielle des fumées
Il existe des fours qui disposent de deux foyers mais cela est rare, c’est le cas dans un hameau de la commune de Chalvignac.