La planèze de Salers est un plateau basaltique qui s’étend sur un très vaste espace entre les deux vallées profondes de la Maronne et du Mars. C’est un pays d’estives où les troupeaux de bovins de race Salers et Aubrac essentiellement viennent passer 4 mois de fin mai à fin septembre dans les verts pâturages à plus de 1000 mètres d’altitude. De nombreux burons isolés sont encore debout, témoins d’une activité passée importante. Certains ont été quelque peu entretenus, d’autres ne sont plus que ruines.
Celui de La Béliche, restauré récemment, mérite la visite mais cela demande un petit effort.
Le point de départ est sur la commune d’Anglards de Salers, tout près du hameau de Fignac à la sortie duquel il convient de laisser le véhicule au bord d’une large piste aménagée récemment par l’association « Découvertes, chemins et patrimoine ». Elle permet de faire découvrir aux randonneurs les burons de la planèze et leur histoire, la vie et le dur travail des buronniers, la fabrication du fromage Cantal.
Certains ont fait l’objet de quelques travaux, d’autres sont très endommagés.
La distance à parcourir est de 12 km. aller-retour, sans difficulté, le dénivelé est très faible.
Il est recommandé de ne pas laisser divaguer les chiens et de ne pas importuner les bovins. Vouloir s’en approcher peut provoquer des réactions imprévisibles.
La piste à suivre est orientée vers l’est en direction du col de Néronne et du Puy Mary dont on apercevra brièvement au loin le sommet, vers l’ouest on a un vaste panorama sur le Limousin et au nord on reconnaît le massif du Sancy.
Le but de la randonnée est d’atteindre le terminus de la piste où se situe le buron de La Béliche. En cours de route, deux tables d’orientation permettent de se repérer.
Les nombreux burons dont certains sont présentés au bord de la piste sur des bornes en basalte avec photo, nom, date de construction, fin de la production fromagère, laissent imaginer l'activité intense qui à régné dans les estives.
L’activité des burons a cessé depuis fort longtemps, actuellement seuls les troupeaux sont présents. Plus de traite des vaches, plus de fabrication de fromage, plus de personnel qui menait une vie très rude.
A la Béliche, une plaque a été scellée dans un mur décrivant pour chaque buronnier les tâches journalières et cela pendant 4 mois. A méditer !
Après une bonne heure de marche, la piste s’arrête. Un panneau indique que nous avons atteint le buron de La Béliche.
On aperçoit tout d’abord un petit bâtiment rectangulaire destiné aux porcs. Si les murs sont très anciens, le toit a été restauré avec des matériaux récents. Une table neuve taillée dans le basalte attend le randonneur. Quant au buron que l’on cherche en vain, il est pourtant bien là. Sa construction remonte vers 1800, c’est peu dire qu’il a subi les assauts du temps et cela explique qu’une grande partie a disparu ne laissant que ruines. Que faire de ces ruines ?
La fromagerie précédant la cave et le bédélat au-dessus sont effondrés. Des travaux très importants auraient été nécessaires pour remonter ces parties du buron.
Heureusement la cave à fromages enterrée a été sauvée car elle possède une voûte en berceau exceptionnelle, bâtie en tuf volcanique, de couleur rouge brique et une cheminée d’aération cintrée.
Elle est mise en valeur par un système d’éclairage photovoltaïque. On pouvait y entreposer 120 pièces de fromage d’un poids d’environ 40 kg chacune.
Devant la cave ce sont les ruines de l’ancienne fromagerie avec des panneaux d’information sur le buron d’origine, sur les buronniers et sur la fameuse cave.
Cette belle initiative patrimoniale a pu être mise en œuvre grâce à la volonté et l’enthousiasme des bénévoles de l’Association "Découverte, chemins et patrimoine », à la « Coopérative de Transhumance et d’Amélioration des Structures Agricoles » (COPTASA), propriétaire des estives et du buron depuis 1980, et à l’Association de Sauvegarde des Burons du Cantal (ASBC).
sept 2020