Situé au milieu d'une prairie, le château est composé de plusieurs éléments construits en maçonnerie de pierres brutes et couverts en lauzes. Un corps principal de quatre étages carrés fait office de donjon pouvant remonter au xiiie siècle ; son couronnement a été modifié au xvie siècle avec l'adjonction d'un chemin de ronde et de quatre échauguettes d'angle, puis réaménagé en 1730 avec l'ouverture de croisées et la création, au premier étage, de deux grandes pièces d'habitation, dont l'une présente un surplafond décoré de 32 caissons peints en camaïeu. Un second corps de logis rectangulaire de deux étages est accolé au premier ; flanqué de deux tours rondes aux angles extérieurs nord-est et sud-est, il présente des éléments de constructions postérieurs à 1587. Un autre corps de logis du XVIIe siècle de deux étages avec un comble mansardé, est appliqué sur le côté sud du précédent. Deux petites ailes en appentis ont été ajoutées au XIXe siècle.
La terre de Veyrières dépendait de la Vicomté de Carlat.
Le château constituait une position stratégique dans cette callée de la Cère, empruntée par les marchands comme par les gens de guerre pour pénétrer en Haute-Auvergne.
Il s'inscrivait dans un ensemble de sites fortifiés qui formait une ligne de défense de la Vicomté de Carlat, tout au long de la Cère : Marmiesse, La Roquebrou, Conros, Polminhac, Vic, Muret, tous châteaux relevant du Vicomté.
Le château comprend des bâtiments de plusieurs époques :
1- Le Donjon
Couronné de quatre échauguettes et d'un système de protection à colombages, unique dans cette partie de l'Auvergne. On peut situer sa construction vers le XVème ou XVIème siècle, sans doute sur des fondations bien plus anciennes. Des remaniements intérieurs du XVIIIème ont privé les salles de chaque étage des cheminées et ornements architecturaux d'origine. Signalons toutefois au premier étage un plafond à la "française" peint avec des motifs allégoriques.
2 - Un corps de logis
Datant vraisemblablement du XVIème siècle, flanqué de tours rondes. Une cheminée de la salle basse a conservé son bandeau d'époque et le blason de la famille de Saint-Nectaire.
3 - Un bâtiment du XVIIIème siècle Avec un toit à la Mansard, à double pente.
4 - Quelques adjonctions du XIXème siècle, sur la face ouest, avec pignons et tourelles.
Dans un style cher à Viollet le Duc.Les archives de Veyrières, qui sont intégrées au Fonds de Peyronnenq à Agen, doivent permettre de reconstituer le passé de la seigneurie. Nous n'avons pu en consulter qu'un inventaire sommaire.
Au XVème siècle, la seigneurie de Veyrières appartient à une famille de chevalerie qui prend le nom de Veyrières, mais qui semble avoir eu pour patronyme, celui de Claret. Les Clarets sont connus depuis le XIIIème siècle comme seigneurs portiaires de la forteresse de Saint-Christophe, où ils détenaient le château bas, dit de la Clarétie.
Les Veyrières jouissent du château pendant les XVème et XVIème siècles. Ce sont eux qui édifient le donjon. Ils tranmettent la majeure partie de leurs biens à la famille de Saint-Nectaire à la fin du XVIème siècle, à la suite du mariage en 1587 d'Anne de Veyrières avec Hector de Saint-Nectaire, qui d'après le nobiliaire d'Auvergne, serait le fils naturel légitimité du Prévot du monastère de Montsalvy.
En 1668, Dame Louise de Bouvian de Floris, veuve de François de Saint-Nectaire, fait hommage du château de Veyrières, en fief franc et libre, au prince de Monaco, Comte de Carlades.
Le mariage de sa fille, Louise de Saint-Nectaire avec François de Peyronnenq, seigneur de Saint-Chamarand, fait entrer la terre de Veyrières dans cette ancienne maison, originaire du Quercy, que nous avons déjà rencontré au château de Murat et à Maurs.
Dans le courant du XVIème siècle, les Peyronnenq font l'acquisition de la terre voisine de Marmiesse, réunissant ainsi les deux plus importants seigneuries de la paroisse de Sansac de Marmiesse.
La famille de Reyronnenq, qui partage son existence entre Aurillac et son château rouergat de Marionat, se détourne, à la fin du XVIIIème siècle, de Veyrières. Par acte sous seing privé du 27 Août 1787, la Comtesse de Peyronnenq, née Elisabeth Gabrielle de Naucase, devenue veuve en 1771, vend la terre de Veyrières et ses dépendances à Jacques Henri de Giou.
Celui-ci émigre sous la révolution et son épouse, Louise de Commines de Marcilly, doit faire le simulacre d'un divorce, pour éviter la confiscation et la vente forcée de Veyrières.
Le baron de Giou, revenu d'émigration, meurt à Veyrières le 12 septembre 1814, après avoir vendu, quelques jours plus tôt, le château et le domaine à Jean Antoine du Verdier de Marcillac, de Mur de Barrez, ancien page de Louis XV, chevalier de Saint-Louis et chef de l'Escadron des chasseurs de Flandres. Son fils, procureur du Roi à Aurillac sous la restauration, héritera par la suite de la propriété.
Depuis la fin du XIXème siècle, Veyrières connaît une période d'incertitude marquée par des ventes successives. De nombreux propriétaires seront détenteurs du château pour des périodes plus ou moins longues : les époux Revel, puis le banquier Culan et ses héritiers, Monsieur Gibert et finalement la paroisse de Saint-Pierre de Chaillot de Paris qui y installera une colonie de vacances.
Depuis décembre 1972, le château de Veyrières est propriété d'une famille, apparentée aux anciens propriétaires du Verdier de Marcillac, il ne se visite pas.
Sont inscrits aux Monuments Historiques par arrêté du 30 octobre 1987 façades et toitures ; escalier avec son couloir d'entrée ; cheminée de l'ancienne cuisine ; plafond peint du premier étage du donjon.